Quatre ans après le meurtre de Gourdel : Washington cible Jund Al-Khilafa
Par R. Mahmoudi – Les Etats-Unis viennent d’établir une nouvelle liste d’organisations terroristes dont certaines activent pourtant depuis des années. Le classement identifie chaque groupe dans le pays où il sévit. Ainsi, aux côtés des groupes «Daech Egypte», «Daech Philippines», «Daech Bangladesh», «Daech Somalie», «Daech d’Afrique de l’Ouest», Jund Al-Khilafa est désormais classé sur la liste des groupes terroristes qui ont prêté allégeance à l’organisation autoproclamée «Etat islamique» (Daech), selon un communiqué rendu public ce mardi par le département d’Etat américain.
Selon ce communiqué, ces groupes ont commis ou présentent un risque élevé de commettre des actes terroristes. «Leur classement est de nature à les exposer, à les isoler et à les empêcher d’avoir accès au système financier américain. Il permet également d’aider les organismes aux Etats-Unis et ailleurs d’appliquer la loi.»
Identifié comme groupe terroriste tunisien, Jund Al-Khilafa a, selon le même communiqué, commis plusieurs attentats terroristes en Tunisie, dont la décapitation d’un jeune berger en novembre 2015 et l’explosion de mines posées par ce groupe au passage d’unités militaires et sécuritaires en juin 2016. Dans le «palmarès» de ce groupe, les Américains citent la diffusion ,en mars 2015, d’une vidéo dans laquelle il avait menacé de commettre des attentats contre de hauts responsables politiques tunisiens.
Or, ce groupe terroriste a vu le jour en septembre 2014 en Algérie, à la suite de la proclamation de son allégeance au chef de l’organisation Daech, Abou Bakr Al-Baghdadi, par son chef Abdelmalek Gouri, dit Khaled Abou Souleïmane.
Il faut rappeler que cette annonce a été faite quelques jours seulement avant le kidnapping suivi de l’assassinat de l’alpiniste français Hervé Gourdel à Bouira, à l’est d’Alger. Quelques heures avant le kidnapping, Daech menaçait la France en appelant à «tuer les Français de n’importe quelle manière».
Harcelé et pourchassé inlassablement par les forces antiterroristes algériennes, les éléments de ce groupuscule se sont ensuite déplacés vers l’est du pays, presqu’en même temps que les rescapés d’Aqmi conduit par Abdelmalek Droudkel, alias Abou Moussab Abdelwadoud, avant d’investir peu à peu le territoire tunisien et s’y installer durablement.
D’ailleurs, on compte beaucoup d’Algériens parmi la trentaine de terroristes formant ce groupe en Tunisie. Le 20 janvier dernier, le bras droit du chef d’Aqmi, Bilal El-Koubi, a été abattu près de la frontière avec l’Algérie. Il a été dépêché dans ce pays pour reconstituer la katiba dite Okba Ibn Nafaâ, affiliée à Al-Qaïda.
R. M.
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