Réapparition ratée des résidus du FIS dissous : les Algériens ont compris !
Par R. Mahmoudi – Les anciens dirigeants du FIS ont fait une brève apparition publique, samedi, au cimetière de Sidi M’hammed, à l’occasion des funérailles d’un ancien militant du parti islamiste, décédé en France. Il s’agit de l’ancien président de l’APC FIS d’Aïn Taya, au début des années 1990, Messaoud Ouziala.
Médecin de formation, celui-ci a été arrêté une première fois pour activité subversive en 1992, suite à l’appel à la désobéissance civile lancé par la direction du parti dissous, et fut interné dans les camps du Sud jusqu’en 1997. Après sa libération, il se réfugie en France où il rejoint d’autres militants et cadres du parti pour essayer d’organiser le soutien à l’action terroriste que menaient en Algérie des groupes armés affiliés au FIS, comme le FIDA et le GIA.
Les images du cortège funéraire au cimetière de Sidi M’hammed rappellent les anciennes marches du FIS dans les rues de la capitale avec, toutefois, une envergure moindre. En tête du cortège, on peut reconnaître Abdelkader Boukhemkhem et Kamel Guemmazi. Les deux ont bénéficié, en 2016, de la levée du contrôle judiciaire auquel ils étaient soumis depuis 2009, suite à leur participation à une marche non autorisée.
On note l’absence remarquée à cet événement de l’ex-numéro deux du FIS, Ali Benhadj. Ce dernier a indiqué, sur sa page Facebook, qu’il a été empêché par les services de sécurité d’y prendre part, en publiant une photo montrant des éléments de la police qui l’interpellaient sur son chemin vers le lieu de l’enterrement.
Cela dit, ce rassemblement des anciens nervis du FIS est resté sans grand échos, puisque seuls quelques cyberactivistes islamistes ont relayé l’information, en reprenant des rengaines victimaires anachroniques du genre : «Les tenants du pouvoir éradicateurs ont essayé de ternir l’image d’un grand professeur de médecine», et en affublant Boukhemkhem du titre usurpé de «moudjahid». Aussi, l’absence visible de jeunes dans ce cortège funèbre (et funeste) montre à quel point cette génération d’adeptes du parti dissous est coupée des réalités du pays.
R. M.
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