La presse turque n’a accordé aucune importance à la visite d’Erdogan à Alger
Par Lina S. – La visite du président turc en Algérie n’a bénéficié d’aucune couverture particulière de la part des médias de ce pays. A peine l’escale algéroise du dictateur d’Ankara a-t-elle été évoquée dans les pages intérieures des journaux locaux, sans que les rédactions turques y accordent une quelconque importance, a appris Algeriepatriotique auprès d’Algériens établis en Turquie.
Ce manque d’intérêt contraste complètement avec le tintamarre qui a précédé la venue de Recep Tayyip Erdogan dont la visite officielle a duré quarante-huit heures et fut couronnée par des accords économiques et l’inauguration, par l’épouse du nouveau sultan, de la mosquée Ketchaoua rénovée par la Turquie.
Le président turc, qui a échappé de justesse à un coup d’Etat – qu’il accuse le très actif Fethullah Gülen de l’avoir fomenté à partir de son exil américain – a réagi violemment à cette tentative de putsch avortée. Il a jeté 60 000 opposants en prison et licencié 120 000 fonctionnaires. Les médias ont été verrouillés et les voix étouffées. La presse turque rend-elle la pareille au despote ? A-t-elle considéré le déplacement d’Erdogan en Algérie comme une activité banale qui ne revêt aucun intérêt stratégique ? A-t-elle reçu l’ordre de ne pas «en faire trop» vu les positions officielles d’Algérie qui sont diamétralement opposées à celles d’Ankara sur de nombreux dossiers ?
Le président turc n’avait pas esquissé un sourire depuis sa descente d’avion jusqu’à son départ, sans qu’on sache les raisons de cette crispation. Côté algérien, les organes officiels ont assuré à «l’événement» une couverture intense, tandis que les médias arabophones proches de l’AKP et des Frères musulmans avaient mobilisé toutes leurs ressources pour faire en sorte que la présence du patron de l’AKP ne passât pas inaperçue.
A l’évidence, nos confrères turcs n’ont pas perçu ce périple du couple Erdogan sous le même angle.
L. S.
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