Trump veut imposer un antimusulman à la tête de l’OIM
Par Sadek Sahraoui – La presse suisse rapporte qu’une tension inhabituelle entoure l’élection du prochain directeur général de l’Organisation mondiale des migrations (OIM), dont le siège est à Genève. La raison ? Le président américain, Donald Trump, s’entêterait à vouloir placer à la tête de l’organisation onusienne Ken Isaacs, 65 ans, actuel vice-président de l’organisation de secours chrétienne Samaritan’s Purse. Et le problème réside dans le fait que ce personnage est connu pour avoir une personnalité controversée. Il a même été à plusieurs fois épinglé pour ses propos sur l’islam et les musulmans.
L’élection du prochain patron de l’OIM doit avoir lieu le 29 juin prochain. Par le passé, l’épreuve du vote s’est souvent résumée à une simple formalité pour le postulant soutenu par les Etats-Unis. Une pratique admise par tous veut, en effet, que le poste de directeur général revienne au pays qui contribue le plus massivement au financement de l’organisation. Ici, les Etats-Unis.
Cette fois, rapporte la presse suisse, il n’est pas évident que les 169 pays membres de l’OIM acceptent de signer un blanc-seing au candidat désigné par la Maison-Blanche pour succéder à William Lacy Swing, un ancien diplomate de carrière en poste depuis 2008. Pour beaucoup, Ken Isaacs n’est pas digne de diriger une agence onusienne.
Les médias suisses rapportent que leurs confrères américains du Washington Post ont été les premiers à exhumer les diatribes islamophobes de Ken Isaacs. Pas plus loin que juin 2017, juste après l’attaque terroriste sur le London Bridge, ce dernier écrit : «Si vous lisez le Coran, vous saurez que ceci est exactement ce que la foi musulmane ordonne aux fidèles de faire.» Depuis, Ken Isaacs s’est, semble-t-il, excusé. «Reste que le fond de sa pensée sur la question de la migration ou encore le changement climatique – auquel il ne croit pas – colle de près à celle de Donald Trump. Et c’est bien là tout le problème», souligne un journaliste suisse.
S. S.