Deux morts dans les manifestations au nord du Maroc : la situation s’envenime
Par R. Mahmoudi – Selon des sources marocaines, deux manifestants sont décédés ce mardi matin à Jerada sous la matraque de la soldatesque du Makhzen. Il s’agit des premières victimes de cette vague de répression qui s’abat sur le mouvement de protestation de la ville minière de Jerada du nord du pays, qui a repris il y a quelques jours, après une période de calme précaire.
Dimanche, une grande marche avait été organisée dans cette ville pour réclamer la libération d’un animateur du Hirak de Jerada, arrêté par la police quelques jours plus tôt et qui demeurait encore en détention. Echaudées par les événements du Rif, les autorités marocaines procèdent désormais à des arrestations ciblées pour tenter de briser un mouvement qui a pris de l’ampleur et menace de faire tache d’huile dans tout le pays. Après la mort de deux manifestants, la situation risque de prendre une autre tournure.
Pour rappel, le mouvement de protestation dans la ville minière de Jerada a commencé il y a près de deux mois, suite à la mort dramatique de deux frères ouvriers dans une mine de charbon. Les habitants de cette région, où le taux de chômage avoisine les 40%, sont déterminés à poursuivre leur contestation et n’écoutent plus les promesses du gouvernement pour endiguer la grogne. En fait, ces promesses se résument à quelques mesures sociales urgentes, mais qui se sont avérées insuffisantes, car sans impact réel sur le niveau de vie des citoyens. La première mesure annoncée a été la prise en charge des soins en faveur des anciens mineurs atteints de silicose et des contrôles dans les puits fermés.
Les habitants exigent désormais d’autres «alternatives économiques réelles» à l’exploitation des puits d’extraction de charbon dans la ville de Jerada. Chose qui semble hors de portée d’un régime aux abois.
R. M.
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