Le sort des migrants en France : agressions, viols, racisme et dénuement
De Londres, Sonia L.-S. – Une récente étude réalisée par une ONG britannique révèle les violences et les attaques subies par des centaines de réfugiés vivant dans les rues de la capitale française. Ces centaines de réfugiés qui vivent dans des conditions inhumaines en plein Paris, dans l’espoir de rejoindre le Royaume-Uni, affirment avoir été agressés physiquement par des citoyens français. Certains évoquent même des agressions sexuelles, révèle cette nouvelle enquête réalisée par l’ONG britannique et dont des extraits ont été publiés par The Guardian.
L’enquête précise, en substance, que sur un échantillon de près de 300 réfugiés – environ 10% des 2 950 migrants – dorment dans la rue, alors que 42% des personnes interrogées affirment qu’elles ne se sentent pas en sécurité dans les rues du pays des droits de l’Homme. Cette enquête conduite par l’organisation caritative de défense des droits des réfugiés en Europe, publiée cette semaine, est l’une des plus importantes études indépendantes sur la situation des réfugiés bloqués à Paris. Le constat le plus accablant de cette enquête est la recrudescence des attaques racistes contre les migrants. 75% des personnes sondées affirment, dans la foulée, avoir subi des agressions verbales, le plus souvent racistes.
L’enquête rapporte les propos d’un jeune homme soudanais de 29 ans, qui raconte que des Français lui auraient dit : «Vous n’avez pas le droit d’être ici. Vous êtes sale. Vous avez envahi la ville, vous êtes très nombreux ici et votre présence nous rend la vie insupportable.» Les choses ne s’arrêtaient pas là, selon l’enquête. Interrogé à la fin du mois de janvier dernier, un groupe de réfugiés raconte avoir été témoin de la mort d’un jeune migrant qui s’est jeté dans la Seine.
Le nombre de migrants vivant à Paris a considérablement augmenté depuis le démantèlement, en octobre 2016, de la jungle de Calais par les autorités françaises, un geste destiné a fortiori à l’électorat français sans que ceux qui en ont pris la décision aient prévu des mesures pour une prise en charge adéquate des migrants qui avaient été chassés de ce centre.
Marta Welander, directrice de l’organisation caritative de défense des droits des réfugiés d’Europe, a fustigé la manière avec laquelle le gouvernement français gère la crise des migrants, en soulignant que «la promesse du président Macron qui a assuré qu’aucun réfugié ne sera dans la rue à la fin de 2017 n’a pas été tenue». «Cette situation a poussé un grand nombre de migrants à passer l’hiver dans le dénuement total, dormant dans la rue, dans des conditions climatiques hivernales extrêmes, sans accès à des installations sanitaires appropriées», a dénoncé Marta Welander.
S. L.-S.
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