Pourquoi Londres a liquidé l’espion Sergei Skripal et sa fille

Skripal MI6 espionnage
Sergei Skripal et sa fille Yulia (rouge). D. R.

Par Sadek Sahraoui – L’agent double russe Sergei Skripal et sa fille ont été assassinés par le MI6 parce qu’il voulait racheter son retour en Russie contre la fourniture à Moscou de documents en sa possession prouvant que le dossier de la fausse collusion «Trump-Russie» ou «RussiaGate» a été complètement monté par le MI6. C’est la thèse que soutient le site WhatDoesItMean. Une thèse que de nombreux spécialistes du renseignement trouvent crédible.

A l’accusation, selon laquelle il n’y a que les Russes qui savent produire le gaz neurotoxique Novichok avec lequel l’ex-agent double russe et ex-colonel Serguei Skripal et sa fille ont été empoisonnés le 4 mars dernier à Salisbury, le site français Egalité et Réconciliation (ER) répond aussi que «la seule usine d’armes chimiques soviétique qui produisait ce gaz se trouvait dans l’ex-territoire soviétique d’Ouzbékistan et qu’elle a été démantelée par les Etats-Unis après l’effondrement de l’Union soviétique». Il faut comprendre par là que les Américains et plus généralement les Occidentaux possèdent des échantillons de ce gaz et savent aussi en produire.

Egalité et Réconciliation signale, par ailleurs, un autre fait troublant. Il indique que, «comme par hasard, le laboratoire d’armes chimiques de l’armée britannique de Porton Down est à seulement 8 miles de Salisbury où les Skripal auraient été empoisonnés». «Le gouvernement britannique prétend que Porton Down a identifié l’agent qui aurait été utilisé sur les Skripal. Mais ce laboratoire est parfaitement capable de produire cet agent Novichok, tout comme des laboratoires similaires dans d’autres endroits et d’autres pays. En plus, le centre de formation chimique, biologique et radiologique nucléaire à proximité, appelé ‘‘Defence CBRN Centre at Winterbourne Gunner’’, est à peine à 4 km de Salisbury», soutient ER.

La même source dit également détenir des éléments accréditant l’idée qu’«au début de février (2018), le Service fédéral de sécurité russe (FSB) a été contacté par Yulia Skripal, qui vivait à Londres depuis 2011 et qui préparait son retour en Russie pour épouser le fils d’un haut responsable de la sécurité russe», ajoutant que «son père, Sergei Skripal, déjà démoralisé par la mort de son fils, l’année dernière, et celle de son épouse en 2012, voulait aussi retourner en Russie avec elle». Pour qu’il soit autorisé à le faire, poursuit ER, «Sergei Skripal fournirait la preuve que le MI6, en coopération avec le régime Obama-Clinton, avait entièrement créé ce qui est maintenant connu comme le ‘‘Dossier Trump’’, conçu pour détruire la légitimité du président Trump».

Le conseiller en stratégie internationale, Alain Corvez, va dans le même sens que la thèse développée par ER. Il a indiqué cette semaine à la presse que pour comprendre l’empoisonnement de Sergei Skripal, il était «indispensable de replacer cette affaire dans un cadre géopolitique», affirmant que celle-ci avait été «préparée à l’avance» par les autorités britanniques pour isoler Moscou. Pour justifier son accusation, Alain Corvez s’est référé à la déclaration du docteur Robin Black, chef du laboratoire de détection à Porton Down, une installation de recherche militaire, qui avait déclaré que le poison ayant contaminé Serguei Skripal, le Novichok, pouvait être produit «par n’importe qui».

Sergei Skripal est, rappelle-t-on, un ancien officier des renseignements militaires russes recruté par le MI6 pour être un double agent. Son recrutement a été orchestré par l’agent du MI6, Pablo Miller, qui travaillait directement sous l’égide du créateur du «Dossier Trump», l’officier du MI6, Christopher Steele. De son côté, Sergei Skripal travaillait pour Orbis Business Intelligence, l’équipe de Christopher Steele qui a réuni le tristement célèbre et bidon «Dossier Trump». Les deux espions du MI6, Miller et Steele, travaillaient aussi pour cette même société.

S. S.

Comment (7)

    Raul
    26 mars 2018 - 16 h 33 min

    Soit dit en passant, l’implication de la Russie dans l’empoisonnement de Skripal, il est évident que le Royaume-Uni n’a aucune preuve, et il est possible qu’il n’y ait aucune preuve, et ce n’est qu’un spectacle où May tente de détourner l’attention du public britannique des négociations pas très réussies pour le Royaume-Uni Brexit. S’il y a d’autres arguments, donnez.

    mouatène
    22 mars 2018 - 18 h 32 min

    les anciens chefs de gouvernements britaniques ont fait leurs preuves. ils ont l’art du mensonge. les preuves ne manquent pas. l’irak en est à ses frais. n’est ce pas sieur blair ?

    May June
    21 mars 2018 - 20 h 33 min

    un fait a de suite fait tilt dans ma téte : la sortie médiatique « quasi instantanée » de thérésa may pour accuser la russie !!!
    cette quasi instantanéité ne laisse pas grand doute quant au vrai commanditaire …

    Chaoui
    21 mars 2018 - 19 h 38 min

    Le blog de numidia-liberum intitulé « La cause du peuple » avait en effet dévoilé le premier cette information reprise sur le site « Egalité et réconciliation » démontrant, témoignages à l’appui, que ce sont les british qui ont organisé ce coup de l’empoisonnement…

    Amazigh DZ
    21 mars 2018 - 16 h 16 min

    je m’en doutais que cette pseudo affaire de crime d’un agent double et de sa fille par les russes ne tenait pas la route.
    les russes ne sont pas des enfants de chœur ou des novices pour liquider deux personnes par un poison fabriqué chez eux !!
    les russes ont plusieurs facons et maniéres pour assassiner l’agent double et sa fille ou autres, sans laissés de traces.
    comme on dit: lorsqu’on veut abattre son chien, on dit qu’il enragé.

    Tinhinane-DZ
    21 mars 2018 - 14 h 21 min

    Cette histoire est digne d’un film à la James bond. By the way, la rêne adore la série James Bond.

    La Grande Bretagne cherche les armes chimiques en Irak , alors qu’ils sont juste dans sa maison.

    Felfel Har
    21 mars 2018 - 14 h 18 min

    Tout était clair comme l’eau de roche, dés le début. Il ne s’agissait que de monter un spectacle digne du vaudeville pour avilir Poutine et la Russie en reprenant les vieilles recettes de Goebbels. La sorcière mal-aimée de GB, l’ourse mal léchée de Merkel, et le petit titi parisien, finissant sa tétée matinale, se sont coalisés (une fois de plus) pour lancer des cris d’orfraie et accuser, sans présenter de preuves, la Russie dans le but inavoué de saboter le Mondial et les élections présidentielles. Oui, mais voilà, la Russie n’est pas la Libye et la coalition est restée dans son coin, béate et rongeant son frein en lisant les résultats de l’élection de Poutine avec plus de 75% des voix et un taux de participation de 70% (ce qui doit faire rêver de nombreux chefs d’état en quête d’élection/réélection dans le monde). La communauté internationale ( et pourtant leurs laquais sont légions) n’a pas suivi. Il ressort donc que l’occident n’hésite pas à recourir au mensonge le plus éhonté, à la manipulation la plus vicieuse, aux menaces les plus insensées pour dominer le monde. Retour de balancier, il apporte la démonstration qu’il est en perte de vitesse et d’influence, qu’il est décadent. Spassiba Vladimir!

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