Professeur Mustapha Khiati : «L’Algérie risque d’avoir 10 millions de diabétiques d’ici cinq ans»
Le président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé (Forem) signale que l’Algérie se situe «à presque le double» de prévalence du diabète, selon le constat de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), par rapport au reste du monde, ce qui en fait, dit-il, un problème majeur de santé publique.
Faute de prendre les mesures pour en limiter la progression, le professeur Mustapha Khiati, qui s’exprimait lors de l’émission «L’invité de la rédaction» de la Chaîne III de la Radio nationale, prévient qu’il n’est pas impossible que l’Algérie s’achemine irrémédiablement vers la présence de 10 millions de diabétiques «dans les cinq à six années à venir».
Parmi les vecteurs de cette maladie, Le professeur Khiati cite la forte consommation de sucre, «dont l’Algérie est le premier importateur en Afrique». A ce propos, il s’étonne que l’arrêté visant à en réduire l’usage par les industries agroalimentaires n’ait toujours pas été publié par le ministère du Commerce.
Pour maîtriser l’expansion de cette maladie, l’intervenant préconise le lancement d’une stratégie sous la forme d’un plan national de prise en charge impliquant plusieurs structures, alors qu’actuellement, relève-t-il, seul le ministère de la Santé est en charge de ce problème de santé publique.
Il indique, en outre, que les dépenses nécessitées pour le traitement du diabète, estimées à près de 500 millions de dollars par an, représentent environ un sixième des dépenses consacrées à l’importation de médicaments, d’autant, note-t-il, que rien n’est fait pour endiguer ce mal.
Le professeur Khiati considère qu’il est important d’accorder à cette maladie, qui s’est, dit-il, transformée en véritable épidémie, beaucoup d’importance dans les prochaines années, en raison notamment du vieillissement de la population, dans un pays où, souligne-t-il, «le mode de consommation est toujours aussi mauvais».
Pour contenir la progression inquiétante du diabète, le professeur Khiati préconise aussi de développer une éducation sanitaire «qui n’existe pas aujourd’hui» et parce que, souligne-t-il, c’est d’abord un problème de «mal bouffe», de manque d’exercice et de surpoids.
R. N.
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