Mihoubi aux islamistes : «Ce sont vos idées qu’il faut mettre au musée !»
Par R. Mahmoudi – Après Mohamed Aïssa, l’impénitent ministre des Affaires religieuses, c’est autour du ministre de la Culture, Azeddine Mihoubi, de croiser le fer avec les islamiste de façon frontale. Ainsi, en réponse à une question d’une députée islamiste, réclamant des autorités de mettre la statue d’Aïn Fouara au musée, Mihoubi s’est montré très offensif, en déclarant, jeudi, à l’APN que «ce sont ceux qui formulent ce genre de demande qu’il faut mettre au musée».
Interrogé, quelques heures plus tard, sur cette réplique à la députée islamiste, Mihoubi a reformulé sa phrase en disant : «Je voulais dire que ce sont les idées portées par ces personnes qu’il faut mettre au musée. Ce ne serait pas logique qu’on y mette les hommes.» Ce qui ne change pas le fond du problème.
Lors de son intervention en plénière, Mihoubi avait demandé à un autre député d’obédience islamiste, qui formulait la même revendication, de «ne pas parler au nom des Sétifiens».
Les élus du Parti de la justice et du développement d’Abdallah Djaballah étaient les plus furieux et les plus virulents contre le ministre de la Culture lors de leurs interventions. Leur porte-étendard, Hacene Aribi, a tout simplement dénié à Mihoubi de parler au nom du peuple algérien, «lui, dit-il, qui applique l’agenda d’un pouvoir qui ne respecte pas l’histoire du peuple algérien». Aribi a même souhaité que le président de l’APN intervienne pour «arrêter ce ministre afin que celui-ci serve d’exemple à tous ceux qui voudraient outrepasser les élus du peuple».
Même son de cloche chez le porte-parole de ce parti affilié aux Frères musulmans, Lakhdar Benkhellaf, qui considérait l’intervention d’Azeddine Mihoubi comme une «atteinte grave» contre les députés, tout en disant ne pas comprendre le silence du président du Parlement devant «l’attitude méprisante» d’un ministre envers les députés de son camp.
R. M.
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