Révélation : comment l’intermédiaire dans l’affaire Sarkozy a été invité à Alger
Par R. Mahmoudi – Le site d’investigation français Mediapart – journal qui a été le premier à révéler l’affaire des financements libyens – vient de dévoiler le nom du haut fonctionnaire qui a fait inviter l’intermédiaire dans l’affaire du financement de la campagne de Sarkozy, recherché par la justice, Alexandre Djouhri, à la réception donnée par Emmanuel Macron à Alger le 6 décembre 2017. Il s’agit du secrétaire général du Quai d’Orsay, Maurice Gourdault-Montagne.
Ce dernier, d’après Mediapart, a téléphoné à l’ambassadeur de France à Alger pour inscrire ce témoin encombrant qu’est Alexandre Djouhri, homme d’affaires français d’origine algérienne, cité comme témoin dans l’affaire des financements libyens.
Le site rappelle que la présence de l’homme d’affaires recherché par la justice parmi les invités du président français avait été révélée par Le Canard enchaîné dès le 8 décembre. Mais la presse ignorait jusqu’à aujourd’hui comment il était parvenu à obtenir «le précieux carton d’invitation», établi à son nom. Cela prouve que dans cette scabreuse affaire, les complicités sont plus complexes qu’elles ne paraissaient au début, et que d’autres personnes encore risquent d’être éclaboussées.
L’hebdomadaire L’Obs s’était déjà interrogé sur le chemin emprunté par l’homme d’affaires pour venir assister à la réception donnée par le président Macron à Alger. Dans son édition du 31 janvier 2018, le magazine français avait rapporté que la présence d’Alexandre Djouhri lors de cette soirée «avait provoqué la colère d’Emmanuel Macron». Soupçonnant déjà à l’époque Gourdault-Montagne, L’Obs précisait que celui-ci était «un ami de très longue date de « Monsieur Alexandre », qu’il a croisé sous la présidence Chirac et introduit dans les cercles du pouvoir».
Recherché par Paris dans l’enquête sur le financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy, Alexandre Djouhri, arrêté à Londres, a été libéré sous caution à la mi-janvier. Certains observateurs avaient alors évoqué l’éventualité qu’il soit «extradé», certainement vers l’Algérie, pendant que d’autres le voyaient toujours à Alger, «où quelques puissances locales lui offrent le confort et un jet privé pour pouvoir continuer à se déplacer discrètement».
R. M.
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