Dehimi : «L’Algérie aura bientôt une population importante de sous-traitants industriels»
L’Algérie aura une population «importante» de sous-traitants industriels d’ici à quatre ans, a indiqué vendredi le PDG d’Algerian Group of Mechanics (AGM SPA), Bachir Dehimi. «A la faveur d’un nouveau cahier des charges relatif au montage automobile du 28 novembre 2017 et du rythme de développement de la filière, nous allons avoir d’ici à quatre ans une population importante de sous-traitants industriels», a affirmé dans un entretien à l’APS Bachir Dehimi, rencontré au Salon des savoir-faire en sous-traitance industrielle (Midest) de Villepinte qui fermera ses portes vendredi après-midi.
Une vingtaine d’entreprises algériennes (6 publiques et 14 privées) activant dans la sous-traitance industrielle participent à ce Salon, rappelle-t-on, avec comme objectif principal : passer à l’international et faire connaître les produits industriels algériens dans les filières de la mécanique, l’électricité, l’électronique, le plastique, le caoutchouc et composites, la métallurgie et les services liés. Le PDG d’AGM a indiqué que la sous-traitance en Algérie, notamment dans la filière de la mécanique, a beaucoup évolué, soulignant que le taux d’intégration se situe entre 25 et 80%.
«La sous-traitance dans la filière mécanique continue d’évoluer et il en est de même pour l’automobile qui exige un volume important de production, notamment pour les prochaines années», a-t-il expliqué, citant en exemple l’Entreprise Moteurs (EMO) créée en 2009 et qui fait partie du portefeuille de l’AGM. Cette entreprise, qui produit des moteurs et de la pièce de rechange, est arrivé à construire, a-t-il précisé, des moteurs allant de 60 à 1 200 chevaux, notamment pour les camions, les tracteurs, les moissonneuses-batteuses, les engins et les bateaux, à raison de 2 500 moteurs diesels par an.
En matière d’intégration, Bachir Dehimi a indiqué que pour les moissonneuses-batteuses de Sidi Bel-Abbès, le taux est 65%. Au sujet de l’industrie automobile, il a qualifié d’«injustes» les propos de certains, sans les citer, qui exigent un taux d’intégration important. «Le montage de voitures est un passage obligé qui nécessite beaucoup de choses : le volume, la sous-traitance, l’intégration et la formation», a-t-il dit, soulignant que le nouveau cahier des charges est «un outil d’encadrement et d’accompagnement des constructeurs automobiles». Le nouveau texte, rappelle-t-on, exige des constructeurs de promouvoir la sous-traitance industrielle, notamment en matière de pièces détachées, et de rechercher des partenaires techniques et technologiques pour une intégration forte des produits locaux.
Pour les constructeurs déjà installés, il leur exige d’appliquer ces modalités dans les douze mois. «Si les choses fonctionnent normalement, nous aurons d’ici à cinq ans du volume dans la production, de la sous-traitance, de la formation et de l’intégration à un taux élevé», a affirmé le PDG d’AGM. Par ailleurs, ce responsable, qui est également un haut responsable à la coopération industrielle et technologique algéro-française, a annoncé qu’un grand rendez-vous d’affaires entre les opérateurs des deux pays sera organisé par Business France le 21 juin prochain à Paris, précisant que toutes les filières et branches d’activité de l’industrie seront représentées. Concernant les relations de coopération entre l’Algérie et la France, Bachir Dehimi s’est contenté d’affirmer qu’elles «avancent bien».
R. E.
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