Là, il s’en fout !
Par Mrizek Sahraoui – Jusqu’où ira Patrick Baudouin dans ses contrevérités au sujet de l’assassinat des moines trappistes, bien qu’il soit persuadé qu’il ne possède pas la moindre preuve de ses assertions, loin d’être la vérité absolue, le reconnaît-il lui-même ? Alors, on est en droit de nous poser la question : qu’est-ce qui fait courir l’avocat Patrick Baudouin ? Une hypothétique notoriété ? Possible, car il en a une toute petite, vu que les annales judiciaires n’ont pas retenu une quelconque retentissante plaidoirie de sa part depuis qu’il exerce le métier d’avocat, pas plus qu’il n’eut gagné le procès du siècle.
De l’argent par ces temps de disette ? Fort probable, mais cela relève, il faut bien l’admettre, de l’indécence compte tenu de l’affaire en question, celle de la mort tragique de religieux dont les familles sont en quête, non pas de surenchère – médiatique -, mais de vérité, toute la vérité, rien que la vérité, celle que Patrick Baudouin refuse de voir.
Une haine viscérale qu’il porte à l’égard de l’Algérie ? Certainement, au regard de la façon dont il s’entête contre l’évidence. Sinon rien d’autre ne peut expliquer, ni justifier son acharnement à vouloir, coûte que coûte, incriminer les services de sécurité algériens dans l’assassinat des moines trappistes, en 1996, bien qu’aucun élément nouveau ne permette de démentir les conclusions finales de ce malheureux drame.
Il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Rien, en tout cas, qui laisse, à la lumière des nouvelles expertises sur l’assassinat des moines de Tibhirine, planer le moindre doute sur l’existence d’éléments de nature à remettre en cause la version initiale. Bien au contraire, ces nouvelles expertises, révélées par la cellule d’ investigation de Radio France, viennent battre en brèche toutes les spéculations et les supposées preuves de l’implication des services de sécurité algériens, avancées par les tenants du complot qui serait ourdi par les autorités algériennes à l’époque des faits.
Le sherpa des causes perdues, prenant ce qui l’arrange en s’appuyant sur les nouvelles expertises, avance ses pions sur la base de simples suppositions, d’improbables conjectures, celles qui reviennent souvent dans les habituelles péroraisons des salles des pas perdus et non des prétoires – et cela Baudouin le sait -, occultant cependant volontairement les éléments qui mettent à mal l’hypothèse d’une bavure de l’armée algérienne.
Pourtant, dans le dernier rapport d’expertise sur lequel s’est, là encore, appuyé Patrick Baudouin, il est clairement indiqué que «l’analyse au micro-scanner n’a pas révélé de particules métalliques sur les sept prélèvements osseux», traduire absence de traces de balles. Une conclusion de taille que l’avocat a délibérément occultée, puisqu’elle écarte définitivement l’hypothèse d’une intervention militaire par hélicoptère des forces de sécurité algériennes. Il reconnaît, pour l’avoir affirmé au micro de France-Info, jeudi 29, qu’à ce stade «nous n’avons pas encore la vérité absolue» [sur la mort tragique des sept moines de Tibhirine]. Dont acte.
Parmi les nouveaux points introduits dans le dernier rapport d’expertise, de nouveaux points qui ont donné, en écoutant l’avocat des familles des victimes ce jeudi sur France-Info, le sentiment que celui-ci a soulevé le lièvre, aucun ne constitue un début de preuve. Dans l’hypothèse contraire, mégaphone en bandoulière, Patrick Baudouin aurait évidemment saisi toutes les juridictions du monde dans la perspective de faire condamner l’Algérie. Il n’en sera rien. A son grand désespoir.
Alors, que veut-il de plus, sinon à vouloir salir et jeter l’opprobre sur une institution, l’armée algérienne, qui est venue à bout de l’hydre de Lerne, sans laquelle, probablement, la France aurait eu fort à faire pour contrer l’afghanisation de l’Algérie et, plus largement, du pourtour sud de la Méditerranée ?
Patrick Baudouin plaide, sans preuve, la bavure des forces antiterroristes algériennes durant la décennie noire. Mais, jamais nous l’avons entendu s’égosiller sur d’autres malheureux et tragiques événements (des bavures) dont les auteurs sont clairement identifiés, notamment en Libye, en Côte d’Ivoire, en RDC, au Tchad, en Syrie, où les victimes se comptent par plusieurs dizaines de milliers.
Là, il s’en fout, maître Baudouin !
M. S.
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