Tension à Guerguerat : les trois raisons cachées des gesticulations marocaines
Par R. Mahmoudi – Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a encore essayé ce dimanche de jouer la diversion sur la situation à Guerguerat, en déclarant que son pays «ne permettra aucun changement du statut juridique et historique» de la zone tampon qui, selon lui, «fait partie intégrante du territoire marocain», au motif qu’elle a «toujours connu une présence marocaine jusqu’à 1991». Bourita s’est même montré, à cette occasion, menaçant en clamant que le Maroc «allait agir avec fermeté vis-à-vis des provocations du Polisario dans la région».
Des gesticulations qui dénotent l’impasse dans laquelle se retrouve le royaume alaouite sur cette question et la panique qui s’est emparée de sa diplomatie.
Des sources proches du dossier ont affirmé à Algeriepatriotique que les Marocains ont bien choisi le timing : la veille de la visite de l’émissaire de l’ONU pour le Sahara Occidental, Horst Köhler, à Laâyoune, pour lui mettre la pression et focaliser son attention sur les mouvements tactiques opérés par le Polisario, plutôt que sur les conditions de vie des Sahraouis et la violation systématique de leurs droits légitimes.
La deuxième raison de cette manœuvre est que si la partie marocaine monte en épingle les mouvements du Polisario, c’est, selon notre source, «pour faire oublier la demande insistante du Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, de dépêcher une mission à Guerguerat que les Marocains avaient déclarée ‘‘inopportune et inappropriée’’».
Enfin, le gouvernement marocain tente, à travers cette sortie tactique de son chef de la diplomatie, de peser sur la rédaction de la mouture finale du rapport du Secrétaire général des Nations unies qui sera soumise prochainement au Conseil de sécurité, «en essayant de gommer la demande de négociations directes avec le Polisario, la demande de monitoring indépendant et crédible des droits de l’Homme, etc.», soulignent nos sources.
R. M.
Comment (13)