Cynisme saoudien
Par Jamal Zama – Les événements dramatiques que vit le peuple palestinien nous amènent à nous interroger sur le rôle de la Ligue arabe et posent encore la question de son utilité.
Il est aisé de voir que les seules voix qui se sont élevées pour dénoncer le massacre de civils par l’armée sioniste, au vu et au su du monde entier, sont celles des nations musulmanes non arabes, à l’instar de la Turquie, de l’Iran, de l’Indonésie et les peuples du Maghreb.
La sujétion des potentats arabes dont l’intronisation dans les conditions historiques qu’on connaît ne pouvait qu’engendrer fourberie et trahison. Les stratagèmes de ces félons ne datent pas d’aujourd’hui. Souvenons-nous de la fin de l’empire ottoman à l’affaiblissement duquel ils contribuaient en tant que mercenaires au service de la couronne britannique.
Souvenons-nous aussi de leur opposition à la modernisation du Yémen et son affranchissement de son occupant anglais, en soutenant et en armant des tribus dans l’affrontement avec les troupes égyptiennes du temps du président Jamal Abdel Nasser, venues soutenir les progressistes dans ce pays.
Actuellement, ces potentats arabes font le jeu d’Israël. La réunion qu’ont tenue le monarque saoudien et son staff avec l’American Israel Public Affairs Committee (Aipac), le lobby des juifs américains le plus anti-Arabes et soutien indéfectible de la colonisation de la Cisjordanie, est le coup de grâce porté à la cause palestinienne et répond aux vœux israéliens.
Tel-Aviv se sert d’un Etat musulman «protecteur des Lieux saints» pour neutraliser un autre pays musulman dont elle redoute la montée en puissance et qui aurait pu constituer un garde-fou face à son hégémonie dans la région. Aussi ce pays cynique et criminel, qui se livre à la destruction du Yémen, est devenu le cheval de Troie d’Israël et l’exécuteur de ses basses besognes.
J. Z.
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