La France s’est-elle servie de l’imam salafiste algérien El-Hadi Daoudi ?
Par Kamel M. – Le quotidien américain The New York Times est revenu, dans un article fleuve, sur l’expulsion en cours du prédicateur salafiste algérien installé à Marseille. «El-Hadi Daoudi n’est pas un prédicateur ordinaire», écrit le journal d’emblée. «Il est peut-être le principal défenseur de l’islam fondamentaliste en France. Son influence s’étend à travers l’Europe où son avocat dit qu’il est le seul imam autorisé à émettre des fatwas», écrit le journal sur cet extrémiste qui, «en 37 ans, s’est attaqué aux juifs, aux femmes et au monde moderne» sans que les autorités françaises aient réagi à «ses sermons intolérants». Le journal révèle même que ces dernières en ont fait «leur allié».
Le New York Times insinue-t-il que les services de sécurité français ont laissé cet imam radical propager les idées extrémistes à Marseille avant que les dirigeants politiques décident de mettre fin à cette «collaboration» ? Le journal évoque le durcissement de la position de la France à l’égard de l’extrémisme religieux depuis l’avènement d’Emmanuel Macron comme étant la raison principale de cette décision d’extrader l’imam de Marseille, «âgé de 63 ans, né en Algérie et qui n’est pas citoyen français». Selon certains analystes auxquels se réfère le journal américain, Macron se servirait du cas Daoudi pour «montrer sa fermeté» en faisant de ce prédicateur salafiste une sorte de victime expiatoire.
Le journal se réfère à un rapport d’enquête confidentiel selon lequel les autorités françaises accuseraient l’imam El-Hadi Doudi d’avoir radicalisé «un quart de la population musulmane» dans la cité phocéenne. Selon le rapport, l’influence d’El-Hadi Doudi «s’étend à toute la France et dépasse même les frontières du pays». «Bilan» exagéré ? Le New York Times relève, en tout cas, une contradiction entre tout le bruit fait autour de cette condamnation de ce «puissant» imam de la mosquée Al-Sounna, et la réaction pusillanime de celui à qui on attribue autant d’influence et qui, pourtant, a promis de renoncer à ses prêches pour éviter l’expulsion – comme cela avait été rapporté par Algeriepatriotique dans un précédent article –et répète à qui veut bien l’entendre que sa relation «avec les autorités [françaises] a toujours été claire et correcte».
K. M.
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