Pourquoi Ould Ali El-Hadi a été débarqué du gouvernement
Par Hani Abdi – Beaucoup d’encre a coulé sur les raisons du limogeage du ministre de la Jeunesse et des Sports, Ould Ali El-Hadi. Certains parlent de «scandales», d’autres de gestion en deçà des attentes de ceux qui l’ont nommé. Mais selon des sources sûres, ce n’est ni l’une ni l’autre. Le désormais ex-ministre de la Jeunesse et des Sports semble prédestiné à occuper un autre poste, pas ministériel cette fois-ci. Selon les mêmes sources, un consensus aurait été trouvé au sommet de l’Etat sur sa personne pour présider la future Académie de tamazight que le président Bouteflika a institué dans la Constitution de 2016. Après plusieurs mois de «prospection», les hauts responsables du pays ne semblent pas avoir trouvé une autre personne que Ould Ali El-Hadi pour occuper ce poste de responsabilité.
De tous ceux qui ont milité pour la cause berbère, Ould Ali El-Hadi semble ainsi celui qui correspond au profil recherché. Au passé de militant très engagé pour la cause identitaire, il a été présent dans tous les combats, jusqu’au mouvement des ârouch en 2001. Mais le passage le plus remarquable de son parcours de militant est celui fait au Mouvement culturel berbère (MCB).
Ould Ali El-Hadi a eu à diriger, en pleine grève du cartable de 1994-1995, une des deux factions du mouvement (Coordination nationale, inféodée au RCD). Les Algériens gardent de lui le souvenir d’un passage à la télévision, en 1995, où il se montrait intransigeant sur la constitutionnalisation de la langue amazighe et affichait un air d’opposant farouche. Jeune, dynamique et bon tribun, il était promis à des responsabilités plus importantes au sein de son parti.
Aujourd’hui, le pouvoir ne trouverait pas mieux que lui pour diriger l’Académie de tamazight, surtout que le président Bouteflika presse son gouvernement pou accélérer son installation. Toujours selon nos sources, C’est l’actuel Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui aurait suggéré à la présidence de la République le nom de Ould Ali El-Hadi.
Comme nous l’avions déjà écrit, le nom de Mouloud Lounaouci, doctorant en linguistique et militant de la cause berbère, a été refusé par le Premier-ministre. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a émis un avis défavorable à la proposition qui lui a été faite par le secrétaire général du FLN de nommer Mouloud Lounaouci, comme président de la future Académie de la langue amazighe. Le nom de Mouloud Lounaouci a été suggéré à Djamel Ould-Abbès par une personnalité influente de la mouvance culturaliste qui serait en contact avec le chef du FLN.
H. A.
Comment (21)