Dégoutés par le Makhzen : les Marocains toujours plus nombreux à changer de nationalité
Par Sadek Sahraoui – L’office statistique européen Eurostat vient à nouveau de prouver, chiffres à l’appui, que les Marocains sont de plus en plus nombreux à avoir honte de porter la nationalité marocaine. Dégoutés par les pratiques moyenâgeuses du Makhzen qui fait d’eux des larbins pour l’éternité, nos voisins de l’Ouest n’hésitent d’ailleurs pas à changer de nationalité à la première occasion qui se présente à eux.
Eurostat révèle, ainsi, que sur le million de personnes ayant acquis la nationalité d’un Etat membre de l’Union européenne (UE) en 2016, les Marocains étaient les principaux bénéficiaires de cette mesure. La même source explique que ce sont les conditions sociales particulièrement difficiles que vit le Maroc qui ont poussé ces personnes à vouloir abandonner leur nationalité. «En 2016, quelque 995 000 personnes ont acquis la nationalité d’un Etat membre de l’UE, un chiffre en hausse par rapport à 2015», a précisé Eurostat qui ajoute qu’«ils étaient 101 300 Marocains à acquérir la nationalité d’un Etat membre de l’UE en 2016, dont 89% ont acquis la nationalité espagnole, italienne ou française».
Les Marocains sont ainsi les principaux bénéficiaires de la nationalité octroyée par l’Espagne (+32% par rapport à 2015), par la Belgique (+18%), par la France (+5%) et par l’Italie (+17,5%). Les chiffres d’Eurostat confirment le nouvel exode de migrants marocains vers l’Europe, notamment vers l’Espagne, observé dans le sillage des évènements qui ont secoué la région du Rif dans le nord du Maroc après la répression du mouvement de protestation populaire «Hirak». La situation dans le nord du Maroc fait, en effet, craindre aux Européens un exode massif vers l’Europe de Rifains persécutés et de jeunes chômeurs.
Les dirigeants européens disent d’ailleurs «suivre de près» la situation «très tendue» dans cette région, souligne une source européenne. Selon cette source, ils s’inquiètent de la persistance de l’instabilité dans le Rif, ce qui pourrait provoquer un autre afflux massif de migrants marocains vers l’Europe après avoir réussi à réduire le flux de migrants sur les routes de la Méditerranée centrale via l’Italie et orientale via la Grèce.
S. S.
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