Des missiles américains tirés sur un aéroport syrien
Par R. Mahmoudi – L’agence officielle syrienne a rapporté que plusieurs missiles se sont abattus tôt lundi sur un aéroport militaire syrien dans le centre du pays, faisant des morts et des blessés, selon les dernières dépêches. Damas soupçonne une attaque américaine, après les menaces proférées la veille par le président Donald Trump à l’encontre du président Bachar Al-Assad, accusé d’avoir autorisé l’usage d’armes chimiques à Ghouta orientale. Usant d’un langage indigne d’un chef d’Etat, Trump a qualifié Bachar Al-Assad d’«animal».
Cette agression ciblée intervient en pleine campagne politico-médiatique occidentale, appuyée par certaines capitales arabes du Golfe, accusant le «régime syrien» d’avoir eu recours à l’usage d’armes chimiques contre la population de Ghouta orientale. Une province que l’armée régulière avait fini de nettoyer des derniers groupes armés qui s’y étaient installés.
Dans sa réaction à cette nouvelle campagne, le gouvernement syrien a souligné, dimanche, que ces accusations sont devenues «une rengaine» qui est ressortie à chaque fois que l’armée syrienne enregistrait des avancées. Un communiqué du ministère syrien des Affaires étrangères rappelle que la Syrie avait déjà averti, il y a quelques semaines, contre l’existence d’un plan de diffusion d’informations fabriquées sur l’utilisation d’armes chimiques.
En effet, l’ambassadeur de la Syrie aux Nations unies, Bachar Al-Jaafari, avait dès le 27 mars annoncé, à l’occasion d’une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la situation en Syrie, que le gouvernement de son pays détenait des informations sur une nouvelle «mise en scène chimique» qui se préparait dans les officines de certaines puissances pour accuser la Syrie. Al-Jaafari expliquait les puissances en question n’acceptaient pas la chute de cet autre fief des groupes armés pro-occidentaux qu’est Ghouta orientale, après la libération d’Alep, et bientôt d’Idleb, dernier repaire des djihadistes en Syrie.
Dans cette nouvelle offensive américaine contre la Syrie, la première depuis l’avènement de Donald Trump, seule Moscou a daigné élever la voix pour prévenir Washington contre une éventuelle attaque. Les capitales arabes semblent plus que jamais divisées sur la crise syrienne, même si, face à l’arrogante Arabie Saoudite, aucun pays de la Ligue arabe n’ose condamner une agression caractérisée contre un pays frère. Cela se passe à une semaine de la tenue du 29 Sommet arabe à Dammam, en Arabe Saoudite.
R. M.
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