Crash de l’avion militaire de l’ANP : des médias divulguent des secrets-défense
Par Karim Bouali – De graves erreurs de communication ont été commises par certains médias nationaux, suite au crash de l’Iliouchine de l’armée de l’air algérienne, ce mercredi matin à Boufarik. Ces médias recevaient des informations de sources anonymes au fur et à mesure que celles-ci leurs parvenaient du lieu du drame et les diffusaient instantanément.
Les images diffusées en direct par trois télévisions privées quelques instants après le crash ont permis de constater que le périmètre de sécurité qui devait entourer l’avion n’a pas été respecté. Des badauds et des personnes qui n’avaient rien à faire sur place se déplaçaient librement, tandis que les militaires avaient du mal à éloigner les caméras. Personne n’ignore, pourtant, que dans ce genre d’accident, les services de sécurité doivent quadriller la zone et ne permettre l’accès au lieu du crash qu’aux secours et aux enquêteurs de l’Agence nationale de navigation aérienne (ANNA) qui devront entamer leur travail en collaboration avec l’ANP et les techniciens de la société qui a fabriqué l’avion.
Plus grave, l’identité d’une catégorie de soldats qui ont péri dans l’accident a été révélée, alors que cela relève du secret-défense et que seul le ministère de la Défense nationale est habilité à communiquer ce genre de détails ou en assurer la confidentialité. Cette divulgation a donné lieu à la réaction d’un pays étranger qui se sert désormais de cette «révélation» pour accuser l’Algérie de «comploter contre sa sécurité».
Ce grave écart intervient également au lendemain de l’intervention du ministre des Affaires étrangères sur une chaîne de télévision française, durant laquelle il a réitéré l’engagement de l’Algérie dans le sens du respect des résolutions de l’ONU et nié toute implication directe dans le conflit au sujet duquel il était interrogé.
Le crash de ce mercredi a révélé une grave faille en matière de communication. L’Etat doit y remédier dans les plus brefs délais en mettant de l’ordre une fois pour toutes dans ce secteur livré à lui-même. Il y va de la sécurité du pays.
K. B.
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