Agression contre la Syrie : des politiques français dénoncent l’escalade «irresponsable»
Plusieurs personnalités politiques français ont dénoncé samedi l’agression militaire américano-anglo-française contre la Syrie, survenue au petit matin, la qualifiant d’«escalade irresponsable», rapporte l’agence de presse officielle APS.
Réagissant surleurs comptes Twitter ou des chaînes d’information, ces politiques ont également qualifié ces frappes, survenues à la veille du déplacement en Syrie d’une équipe d’enquêteurs de Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), de violation du droit international.
Le leader de La France Insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, a constaté dans un tweet que «les frappes contre la Syrie se font sans preuve, sans mandat de l’ONU et contre elle, sans accord européen et sans vote du Parlement français. Et cela sans aucune perspective politique en Syrie», les qualifiant d’«aventure de revanche» nord-américaine, d’«escalade irresponsable». Pour lui, la France «mérite mieux que ce rôle», soulignant qu’elle doit être «la force de l’ordre international et de la paix».
Le député de la même formation politique, Bastien Lachaud, a estimé que l’intervention en Syrie «est une folie», affirmant qu’elle «contribue grandement au désordre mondial». «On aurait dû retenir les leçons de l’Irak et de la Libye. Rien de bon, jamais, n’a été apporté par le non-respect du droit international. Seule une solution politique peut apporter la paix», a-t-il ajouté.
Pour sa part, la présidente du Front national (FN), Marine Le Pen, a déclaré que ces frappes contre la Syrie engagent la France dans une voie aux «conséquences imprévisibles» et «potentiellement dramatiques». «La France perd à nouveau une occasion d’apparaître sur la scène internationale comme une puissance indépendante et d’équilibre dans le monde», a-t-elle souligné. Le vice-président du FN, Nicolas Bay, a qualifié ces frappes d’«irresponsables, en violation totale du droit international. «Le choix d’être le vassal des Etats-Unis dans cette nouvelle aventure va-t-en-guerre discrédite la parole de la France dans le monde», a-t-il souligné.
Le leader de Debout la France, le candidat malheureux à la présidentielle Nicolas Dupont-Aignan, a condamné cette intervention qui est, selon lui, «sans issue», affirmant que les président français et américain «jouent aux apprentis sorciers».
François Asselineau, président de l’Union populaire républicaine (UPR) a déclaré que suite à la décision «solitaire et illégale» d’Emmanuel Macron de frapper militairement en Syrie, «je demande aux parlementaires d’engager la destitution du président de la République, selon l’article 68 de la Constitution». «Emmanuel Macron vient de décider solitairement d’associer la France à des frappes militaires américaines et britanniques unilatérales en Syrie, alors que l’Allemagne, l’Italie et le Canada s’y sont notamment refusés», a-t-il indiqué.
«Les preuves toujours absentes, l’avenir de la paix menacé. La France suiviste des américains. Grave, très grave choix politique d’Emmanuel Macron», a déclaré pour sa part l’ancienne ministre Christine Boutin.
R. I.
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