Washington et Paris sondent la rue algérienne : que se trame-t-il ?
Par Kamel M. – Une entité étrangère, «très probablement américaine», commande des sondages téléphoniques sur l’Algérie de manière périodique, tous les un à deux mois et depuis plusieurs années (au moins depuis 2013) a appris Algeriepatriotique de sources informées.
Dans les faits, les sondages sont réalisés par un petit institut de sondage peu connu, domicilié à Paris. Mais cet institut ne s’occupe que de la récolte des données, expliquent nos sources. Afin de pouvoir réaliser ces sondages, des étudiants algériens établis en France sont recrutés comme «enquêteurs téléphoniques vacataires», a encore appris Algeriepatriotique selon les mêmes sources, qui indiquent que le recrutement d’Algériens «permet de mettre en confiance les Algériens de l’autre rive», c’est-à-dire ceux établis en Algérie.
«Des sondages vers l’Algérie par le biais de sondeurs arabes non Algériens ont été très peu concluants», soulignent nos sources, qui expliquent que le sondé (algérien) «refuse de répondre ou donne des réponses incohérentes».
Le sondage-type se compose de deux parties. Des questions sur l’actualité algérienne, dans le but d’avoir l’assentiment général par rapport à un événement particulier – généralement un événement de premier plan qui a occupé l’opinion publique – et des questions récurrentes afin de voir l’évolution de l’opinion par rapport à un sujet précis.
Les sondeurs posent des questions sur de hauts responsables politiques algériens pour connaître l’opinion générale qui se dégage par rapport au pouvoir. Sont notamment cités les hauts gradés de l’ANP, le chef du gouvernement, le frère du Président, etc. D’autres questions concernent les choix politiques, notamment la décision du président Bouteflika de se porter candidat à sa propre succession. Les sondés sont également interrogés sur le Printemps arabe, le terrorisme, l’institution militaire, le Sahara Occidental et de nombreux autres thèmes sensibles.
L’institut de sondage intègre à son «interrogatoire» des questions sur le milieu des affaires en Algérie en général, et plus précisément sur les hommes d’affaires les plus en vue, tels Issad Rabrab et Ali Haddad. Les sondés sont invités à donner leur avis sur ces industriels, sur leur image, sur la relation de ces opérateurs économiques avec le milieu politique, etc.
«Les statistiques sont une arme redoutable», mettent garde nos sources, qui craignent que ces sondages, leur fréquence et l’envergure du panel sondé «infère la tendance globale de l’opinion» et «développe ainsi la stratégie adéquate pour l’orienter au besoin».
K. M.
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