Le président américain se prépare à racketter à nouveau les Arabes
Par Sadek Sahraoui – Le président américain, Donald Trump, ne compte visiblement pas se contenter des 110 milliards de dollars extorqués aux Saoudiens, en mai dernier, en leur refourguant une montagne d’armes, dont certaines ne seront probablement jamais utilisées. Dans la conférence de presse conjointe donnée hier à la Maison-Blanche avec son homologue français Emmanuel Macron, il a signifié qu’il ne s’agissait là que d’une vulgaire broutille et qu’il voulait plus. Beaucoup plus même.
Pour justifier son insatiable appétit, le président américain a brandi le spectre de la menace iranienne, dont l’endiguement, a-t-il expliqué, commence à être pesant et coûteux pour les Occidentaux. En mettant en avant l’argument du péril iranien, Donald Trump sait qu’il est sûr de faire mouche et d’obtenir ce qu’il veut des Arabes, qui considèrent Téhéran comme une menace existentielle. Le successeur de Barack Obama à la Maison-Blanche a de plus truffé son discours de messages sibyllins avertissant qu’il serait prêt à lâcher les Arabes dans le cas où ils refuseraient de mettre la main à la poche.
«Au moment où nous chassons ces assassins de Daech de Syrie, il est essentiel que les nations responsables du Proche-Orient relèvent leurs propres contributions pour empêcher l’Iran de profiter du succès de nos efforts anti-Daech. Les Arabes doivent énormément», a déclaré M. Trump sans gêne aucune.
Plusieurs pays arabes participent à la coalition internationale menée par les Etats-Unis pour combattre officiellement Daech en Syrie, en apportant notamment une aide logistique. Mais pour le président américain, cette contribution est insignifiante. Ou plutôt, il aurait sans doute souhaité que cette contribution transite d’abord par le Trésor américain.
«Il y a des pays très riches au Proche-Orient. Il faut qu’ils fassent des contributions majeures. Ils ne l’ont pas fait autant qu’ils le devraient», a martelé Donald Trump, ajoutant que ces pays «doivent relever énormément leur effort financier, pas un peu, mais énormément.» Dis de cette façon, ce n’est même plus du chantage. Ça devient du racket à l’état pur.
S. S.
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