Culot européen

Accord d'association Algérie UE
Federica Mogherini. D. R.

Par Sadek Sahraoui Il n’est un secret pour personne que les relations entre l’Algérie et l’Union européenne se sont quelque peu raidies ces dernières semaines. Il ne s’agit pas de faire dans l’autoglorification, mais le problème ne vient pas de nous. Comme souvent d’ailleurs. Alors, où est le problème ? Et bien, les Européens reprochent tout simplement à l’Etat algérien d’avoir donné un tour de vis à ses importations et de trop commercer avec la Chine, comme si les pays européens ne faisaient pas de business avec Pékin.

Bruxelles suggère par là, bien évidemment, que nous ne respectons pas suffisamment l’accord d’association signé en 2002. Les Européens ont, d’ailleurs, dépêché jeudi un envoyé spécial qu’ils ont chargé d’argumenter leur constat et de nous dire ce qu’ils attendent de nous. Nous avons déjà une idée de ce qu’ils veulent. L’UE veut de façon générale que nous continuons à dépenser sans compter pour faire tourner à plein régime ses usines. Et cela peut importe que cela nous conduise droit dans le mur.

En nous distribuant autant de mauvais points, l’UE laisse entendre réellement que l’Algérie n’est pas un bon partenaire et qu’à la limite, nous ne sommes même pas dignes de confiance. En vérité, rien n’est plus faux. Ce qui a changé entre 2002 et aujourd’hui, c’est que, maintenant, l’Algérie commence à cesser d’être cette vache à traire dont tout le monde peut profiter. Mais ce que ne dit pas l’Union européenne à l’opinion internationale, c’est que même en ayant décidé de procéder à des restrictions budgétaires, l’Algérie continue à importer d’Europe pour plus de 20 milliards de dollars de marchandises. Il s’agit là de la moitié de toutes nos importations. Donc, quand Bruxelles laisse entendre que l’Algérie est tombée dans les bras des Chinois, cela est un ignoble mensonge. Si les Algériens avaient réellement travaillé avec les Chinois, notre facture d’importation aurait été infiniment moins salée.

Mais ce que ne disent pas les Européens, c’est qu’eux n’ont pratiquement rien respecté de cet accord d’association qui leur est pourtant très favorable. S’il y a bien quelqu’un qui doit se plaindre ici, c’est l’Algérie. Elle gagnerait, d’ailleurs, à militer en faveur d’une révision profonde de cet accord, qui est une véritable escroquerie. L’Etat algérien doit taper du poing sur la table dans ce dossier, car le culot européen est inadmissible.

S. S.

Comment (8)

    Malek
    28 avril 2018 - 8 h 25 min

    En face de l’Europe arrogante à l’égard des pays faibles, il faut opposer un régime fort dans tous les domaines : culturel, économique, social, et une lutte implacable contre la corruption qui gangrène toutes les couches de la société algérienne. Ce qui est malheureusement loin d’être le cas…

    Anonyme
    27 avril 2018 - 22 h 03 min

    Désolé,ss. Si l’accord d’association est une escroquerie,c nous qui l’avons signé !! Pourtant des experts non beniouioui l’avaient dénoncé mais pas écoutés,comme d’habitude. Et c justement ce mépris de l’avis contraire qui a méné c gouvernants à la planche à billets. En commerce international ya pas de sentiments,surtout avec l’Europe qui n’est pas classée parmi nos amis. L’UE défend ses intérêts,c son droit et devoir,elle pourra rétorquer : ok,votre gaz,vous pouvez le garder et mettre du sable dans vos gazoducs.

    Felfel Har
    27 avril 2018 - 15 h 15 min

    La Commission Européenne se trompe lourdement en agissant avec ruse, chantage ou force contre l’Algérie. Contrairement au Maroc, elle n’est pas sa vassale. Elle entend défendre bec et ongles ses intérêts. L’Europe n’a pas les moyens d’exiger ou d’imposer quoi que ce soit ou de nous proposer des deals où l’Algérie n’est pas gagnante. Cette Europe qui est si docile avec les Américains et qui se voit contrainte de sanctionner la Russie alors que ses propres sociétés en patissent, ferait mieux de revoir sa copie. Quand elle investira chez nous autant que les Chinois, nous discuterons d’un autre type de partenariat. Pour l’instant, la situation économique actuelle nous interdit d’importer d’Europe (pour équilibrer nos échanges commerciaux), les pommes d’Estrosi comme le boeuf gaulois hallalisé. Notre priorité est à l’équilibre de notre balance des paiements. Quand les pays européens achèteront notre gaz en signant des contrats à long terme et notre pétrole au prix qui nous arrangera, nous feront un effort. Last, but not least, quand certains pays européens cesseront de comploter avec le Maroc pour nous créer des difficultés, nous nous précipiterons pour négocier. Cette Europe hypocrite, soumise au diktat des banques et aux règles de l’optimisation fiscale qu’elles édictent et imposent, doit s’interdire de nous reprocher de faire du business avec la Chine. C’est donc, cette Europe qui , au nom du sacro-saint principe d’équilibre budgétaire, cède des pans entiers de son économie aux Chinois qui veut nous faire la leçon? Qu’elle balaie devant sa porte et qu’elle abandonne son approche colonialiste! L’ère de l’échange inégal, selon la formule de samir Amin, est révolue!

    Chaoui Ou Zien
    27 avril 2018 - 12 h 28 min

    On l’a dit et redit dans nos commentaires. Lachons cette vieille bourrique ingrate et egoiste par laquelle ne viennent que des malheurs. Ne nous a t elle pas boycotte cette Europe de malheur durant notre decenie noire? On ne peut quand meme pas etre idiot a ce point la? A croire qu’elle tient nos « dirigeants » par les … ce qui serait tres grave et une enorme traitrise. On a besoin de patriotes au sommet du pouvoir et dans ses couloirs, pas de traitres!

    Anonyme
    27 avril 2018 - 12 h 13 min

    Oh! comme j’apprécie, énormément, vos articles: brefs, objectifs et percutants. Merci, j’y adhère totalement

      Layla
      30 avril 2018 - 10 h 30 min

      L’article est très tendancieux. Vous affirmez sans argumenter. Peut-on savoir avec précision ce que l’Europe n’a pas respecté dans l’accord d’association? De plus, s’il est en sa faveur, est-ce sa faute ou celle des représentants algériens qui ont bâclé les négociations? Quand ils allaient à Bruxelles, ils passait plus de temps à faire leurs emplettes que d’étudier leurs dossiers.

    Abou Stroff
    27 avril 2018 - 12 h 10 min

    « Elle gagnerait, d’ailleurs, à militer en faveur d’une révision profonde de cet accord, qui est une véritable escroquerie » conclut S. S..
    et moua, je dis chiche! que l’algérie exige une révision de l’accord. je reconnais que, moua, qui ais « investi » des sommes astronomiques en europe en général et à paris en particulier, pour me garantir une retraite dorée et un avenir florissant pour mes enfants et petits-enfants, risque d’y perdre des plumes mais, étant nationaliste jusqu’aux bouts des ongles, je suis prêt à tenter le coup tout en espérant ne pas y perdre trop de plumes!!…

    awrassi
    27 avril 2018 - 8 h 59 min

    N’est-ce pas cette vieille Europe sionisée qui interdit les mariages organisés ?!! L’Europe nous « donne » 500 millions au maximum pour sécuriser notre pays (comprendre « protéger leurs investissements ») et nous somme de faire et de penser comme elle veut …

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