Sahara Occidental : le Koweït provoque la panique au Makhzen
Par Sadek Sahraoui – Mohammed VI semble ne plus avoir la cote au Proche-Orient. Du moins, il n’est plus soutenu aveuglément comme avant sur des dossiers importants, dont celui du Sahara Occidental. Et c’est le Koweït qui a en premier décidé de changer de fusil d’épaule et d’adopter une position davantage conforme à la légalité internationale concernant le conflit sahraoui.
L’ambassadeur du Koweït à l’ONU, Mansour Laâtaibi, a confirmé ce recentrage vendredi dans un discours prononcé à l’issue du vote de la résolution 2414 par le Conseil de sécurité de l’ONU. «L’Etat du Koweït réaffirme son soutien complet à l’Envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara Occidental, Horst Köhler, en vue d’une solution équitable et acceptable pour les deux parties, garantissant le droit du peuple du Sahara Occidental à l’autodétermination», a-t-il martelé en présence des quinze membres du Conseil de sécurité.
Le changement de position du Koweït sur la question du Sahara Occidental a été ressenti comme un véritable séisme par le Makhzen. Il a compris, en effet, que l’unanimisme qui entourait jusque-là le dossier dans le monde arabe commence à se lézarder. Le Maroc sait que la perte de ses soutiens arabes pourrait avoir des conséquences catastrophiques pour lui.
Comme toujours en pareil cas, le Makhzen a déclenché une campagne médiatique contre le Koweït, dont les dirigeants sont traités de tous les noms d’oiseaux. Un site internet, connu pour être l’un des principaux relais propagandistes des services spéciaux marocains, a ainsi estimé que «la position de l’émirat du Golfe est indigne des sacrifices consentis par le Maroc, notamment lors de la guerre de janvier 1991 au Koweït, alors sous la poigne des forces de Saddam Hussein». «1 200 soldats des Forces armées royales avaient participé, en effet, à cette guerre qui a permis à cet émirat de recouvrer son indépendance et son territoire spolié par l’armée de Saddam Hussein», rappelle ce site, qui se demande jusqu’où «jusqu’où cet émirat pousserait-il l’ingratitude ?».
S. S.
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