L’Américain John Desrocher se promène dans une Algérie «à haut risque»
Par R. Mahmoudi – L’ambassadeur des Etats-Unis à Alger, John Desrocher, et son épouse publient, depuis quelques jours sur leurs pages Facebook et Twitter, des photographies de leurs excursions fréquentes à travers plusieurs wilayas et régions du pays, y compris celles situées dans le grand Sud, louant la beauté des paysages et l’attractivité du tourisme algérien.
Leurs messages sont abondamment commentés aussi bien par des nationaux que par des étrangers qui adhèrent à cette vision soudainement idyllique que véhiculent le diplomate américain et son épouse sur l’Algérie. Une vision qui contraste complètement avec les dernières recommandations du département d’Etat américain à l’adresse des voyageurs américains désirant se rendre en Algérie.
Il faut rappeler, en effet, que ce département a placé l’Algérie dans la catégorie 2 des pays où les Américains doivent «faire preuve d’une prudence accrue». Cette liste a été actualisée le 10 janvier dernier. Les rédacteurs du document expliquent la catégorie dans laquelle se trouve l’Algérie par le fait que «certaines régions présentent un risque accru de terrorisme». Il est ainsi demandé aux ressortissants américains de ne pas se hasarder dans les zones proches des frontières est et sud de l’Algérie ainsi que certaines zones dans le Sahara. «Les groupes terroristes continuent de planifier des attaques en Algérie. Les terroristes peuvent attaquer sans avertir et ont récemment ciblé les forces de sécurité algériennes», détaille le département d’Etat. Une des photos publiées par l’ambassadeur et son épouse montre, justement, des chameaux en plein désert !
Reprenant des consignes devenue mécaniques depuis déjà plusieurs années, le département d’Etat américain avertit, dans le même document, que «la plupart des attaques ont lieu dans les zones rurales, mais des attaques dans les zones urbaines sont possibles malgré une présence policière élevée et active». Et de prévenir que «le gouvernement américain dispose de moyens limités pour fournir des services d’urgence en dehors de la wilaya d’Alger à cause des restrictions de voyage imposées par le gouvernement algérien aux fonctionnaires américains».
L’ambassadeur américain n’est-il pas, au vu de son statut, concerné par ces consignes alarmistes qui ne font pourtant aucune exception, ou le fait-il parce qu’il est réellement convaincu qu’elles ne reflètent pas la réalité ?
R. M.
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