Les derniers colons
Par Mrizek Sahraoui – Faisons abstraction des pays – et ils sont nombreux – économiquement et politiquement colonisés par les puissances occidentales, la Chine et la Russie ayant, elles, opté depuis longtemps pour des partenariats dans tous les secteurs, avec pour objectif sous-jacent la sauvegarde de leurs intérêts et ceux des nations amies, donnant, au final, un contrat gagnant-gagnant.
Passons sur les pays dont les relations ont, pour certains, été tellement conflictuelles, allant jusqu’à frôler la guerre qui aurait pu entraîner par la même occasion leurs alliés respectifs dans un conflit mondial, qui ont, désormais, décidé d’apaiser le climat de crise régnant. Les exemples des Etats-Unis et Cuba ainsi que le cas des deux Corées sont, à ce propos, très illustratifs. Avec une prise de conscience que rien ne peut justifier un état de tension permanente d’où personne ne pourra sortir vainqueur, ces pays se sont dits résolus à enterrer la hache de guerre, s’inscrivant dans une dynamique de paix au grand bonheur du reste du monde.
Mais qu’en est-il des deux pays, les derniers colonisateurs de la planète, Israël et le Maroc ? S’agissant du premier, il foule au pied la volonté, voire s’affranchit ad vitam aeternam des exigences de la communauté internationale. Le non-respect de la légalité du droit international et cette impunité dont il jouit fait, de facto, de l’Etat hébreu un pays hors-la-loi. D’un autre côté, le Maroc qui vient, au demeurant, d’être assommé par le Conseil de sécurité de l’ONU, lui rappelant à travers la résolution remaniée dédiée à la question sahraouie, le principe immuable d’autodétermination.
Le temps a fini, partout, par sonner le glas de la colonisation. Israël et le Maroc, impérialistes invétérés, restent encore les deux derniers pays à occuper par la force des territoires qui ne leur appartiennent pas.
Jusqu’à quand ? Difficile à dire, tant qu’ils bénéficient de la protection et du soutien caractérisé des pays occidentaux dont la politique à l’égard de la Palestine et du Sahara Occidental, faite de deux poids et deux mesures, demeure laxiste au mépris du droit et des lois qu’ils ont eux-mêmes votées aux Nations unies.
Le transfert illégal de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem, prévu le 14 mai prochain, mettra encore un peu plus le feu aux poudres, au moment où le mouvement «la grande marche du retour» s’amplifie, ayant fait près de 50 victimes palestiniennes depuis le 30 mars, début de la contestation.
Même si le Conseil de sécurité a désavoué le Maroc, avec les positions ambiguës de la France, de l’Espagne et celle indécise des Etats-Unis, il est fort à parier que le Makhzen continuera d’afficher un comportement arrogant vis à vis de la communauté internationale.
Seule la ferme détermination du peuple sahraoui pourra infléchir un royaume en butte à une grave contestation interne, de plus en plus revendicative des droits les plus élémentaires, faisant vaciller un régime monarchique obsolète et finissant.
M. S.
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