Les approximations contenues dans le message de Bouteflika à l’occasion du 1er mai
Par Hani Abdi – Lu par le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, le message du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a porté sur les avancées enregistrées dans le monde du travail mais aussi dans le développement socioéconomique en général. Le chef de l’Etat défend énergiquement son bilan, en affirmant que «nul ne peut, aussi ingrat et aussi injuste soit-il, nier les réalisations de l’Algérie, ces deux dernières décennies, dans tous les domaines du développement et de réformes».
En parlant de ce qui a été accompli sur le plan social, le chef de l’Etat s’est contenté de généralités comme, par exemple, le retard rattrapé en matière de développement ou encore les millions de logements réalisés. «Nous avons réalisé des millions de logements et avons considérablement réduit le chômage, qui est loin aujourd’hui de son taux alarmant du début de ce siècle, et nous continuons nos efforts pour l’amélioration de ces résultats», a-t-il relevé, restant dans le vague et l’approximation. Il dit aussi que l’Algérie a progressé également dans le domaine de l’éducation et de l’enseignement ainsi qu’en matière de prestations sociales, d’amélioration du niveau de vie de la population et de renforcement de sa classe moyenne.
Sans livrer des chiffres précis. Idem pour l’économie. Il a assuré que l’Algérie a enregistré, au cours des deux dernières décennies, «un saut qualitatif dans le perfectionnement» de ses capacités agricoles, la création de centaines de milliers de moyennes entreprises et la consolidation de ses infrastructures de base. Il n’a fourni aucun chiffre. Il a affirmé aussi que «le revenu global du pays a augmenté et la croissance économique est en constante évolution, même si son taux demeure insuffisant». Comme il a évoqué «les progrès économique et social» qu’a connus le pays sous son règne. Ainsi, il parle de création d’emploi sans donner le chiffre. Il a également mis en avant les transferts sociaux. Il a évoque le grand soutien aux prix d’un nombre important de besoins de première nécessité et de prestations sociales, sans les préciser. Il a même avancé 30 milliards de dollars de transferts sociaux, un montant qui ne correspond pas à ce qui a été annoncé officiellement par le gouvernement.
En effet, si l’on croit les chiffres donnés en mars dernier par le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, les transferts sociaux ont atteint 1 625 milliards de dinars en 2017, environ 17 milliards de dollars, ce qui est loin des 30 milliards de dollars annoncés dans ce message plein d’imprécisions.
Une question mérite d’être posée : qui a rédigé ce discours plein d’approximations ?
H. A.
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