Benghebrit dément le retrait de sourate El-Ikhlâs des livres scolaires
Par R. Mahmoudi – La ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit, a démenti, lundi, toute idée de retirer une sourate coranique, El-Ikhlâs (La Foi pure) des ouvrages scolaires, qualifiant ces informations relayées par les propagandistes islamistes sur les réseaux sociaux de «fausses» et de «mensongères». Elle a affirmé que nul ne peut, à lui seul, retirer quoi que ce soit d’un manuel scolaire», en appelant les citoyens à «une plus grande vigilance face à tout ce qui se dit».
Que dit la sourate El-Ikhlâs de si controversé pour qu’elle puisse être retirée ? D’abord, cette sourate se distingue de toutes les autres par son caractère litanique et sa brièveté, puisqu’il s’agit de la sourate la plus courte du Coran, répartie en quatre minuscules versets. C’est pourquoi, d’ailleurs, cette sourate est enseignée dès les premières années d’école et est considérée, globalement chez les fidèles, comme la sourate élémentaire par excellence. «Dis : Il est Allah, Unique. Allah, Le Seul à être imploré pour ce que nous désirons. Il n’a jamais engendré, n’a pas été engendré non plus. Et nul n’est égal à Lui.» En quoi le contenu de ces quatre versets peut-il paraître subversif, attentatoire ou contraire à la raison pour justifier, à la limite, son retrait ? Les propagateurs de ces rumeurs ne donnent aucune explication. A moins qu’ils cherchent par là, pernicieusement, à transplanter chez nous le débat qui fait rage outre-mer sur l’«obsolescence» de certains versets coraniques, comme le réclamaient récemment des intellectuels français dans un manifeste «contre le nouvel antisémitisme».
Cette histoire rappelle la polémique autour du retrait, mal interprété, de la Basmala de certains manuels scolaires, il y a une année. L’absence remarquée de cette formule rituelle qui, de surcroît, n’a rien d’obligatoire, a soulevé un tollé général au sein des partis et organisations islamistes et conservateurs. Certaines associations, pourtant proches du pouvoir, comme l’Association des oulémas algériens, ont accusé le ministère de tutelle de porter atteinte «aux esprits de nos enfants, et en même temps à notre personnalité et à notre identité». La ministre avait beau démentir cette information, mais la propagande a bien marché !
R. M.
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