La sale besogne
Par R. Mahmoudi – En prenant la décision de rompre ses relations avec l’Iran en ce moment précis, le régime monarchique de Rabat s’est définitivement dévoilé aux yeux de l’opinion arabe et internationale, pas seulement comme un affidé quasi organique des Al-Saoud, qui exercent aujourd’hui une sorte de terreur sur un grand nombre de pays de la région, mais, surtout, comme un allié direct de l’Etat sioniste.
Les Marocains n’auront fait, au bout du compte, qu’exécuter une (sale) besogne suivant le timing qui leur a été dicté de l’extérieur et les intérêts géostratégiques de leurs maîtres. En effet, ce n’est pas un hasard si cette décision marocaine tombe à un moment où le gouvernement israélien annonce solennellement, par la voix de son va-t-en-guerre Premier ministre, son intention de lancer une opération militaire contre l’Iran.
Le scénario, à l’américaine, a commencé il y a trois jours lors que Benyamin Netanyahu évoquait devant la Knesset la possession de preuves que Téhéran développait, secrètement, un programme nucléaire incontrôlé. Tout le monde a, alors, compris que les Israéliens se préparaient sérieusement à une attaque imminente. Pour eux, c’est l’occasion de faire d’une pierre deux coups : frapper un pays qui constitue la seule et unique menace pour la sécurité d’Israël dans la région, pour mieux l’isoler, et donner en même temps un coup d’accélérateur à la normalisation des relations avec la monarchie wahhabite qui n’attendait qu’un tel geste pour faire le pas et ne plus revenir en arrière. Les Israéliens savent bien qu’en «normalisant» avec Riyad, la quasi-totalité des pays arabes, Maroc en tête, vont suivre les yeux fermés.
R. M.
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