Comment l’islamiste Ghannouchi compte tromper l’électorat tunisien
Par Sadek Sahraoui – Les islamistes ne reculent devant rien pour arriver ou rester au pouvoir. C’est le cas évidemment du parti islamiste tunisien Ennahdha, qui veut rafler la mise aux élections locales auxquelles seront appelés cette semaine les Tunisiens. Comment ? En essayant tout simplement de faire oublier que c’est une formation politique d’obédience islamiste.
Pour justement donner l’illusion qu’ils veulent «moderniser» le parti et dissocier l’aspect de prédication de celui purement politique, la presse tunisienne rapporte que «les responsables d’Ennahdha ont choisi de troquer le titre de cheikh de son président contre celui de « oustadh », qui peut être traduit par professeur». La même source indique que s’il y a encore quelques mois «tous les communiqués concernant les activités de Rached Ghannouchi affichaient son titre de Cheikh, aujourd’hui, il en est autrement», rappelant que la parti islamiste ne faillit pas à sa réputation de roi de la Com’ dans le paysage politique tunisien… Il faut dire qu’il sait s’y faire.
Pour soigner son image à l’étranger, Ennahdha a carrément confié, dès 2015, sa communication à l’agence américaine Burson-Marsteller. Spécialiste de la communication de crise, des affaires et des relations publiques, la boîte américaine orchestre régulièrement des campagne de communication internationale pour le compte du parti islamiste tunisien. L’accord a été conclu par le bureau londonien d’Ennahdha. A l’époque, les retombées de l’opération avaient été immédiates : tournée de Rached Ghannouchi aux Etats-Unis (avant les élections générales de 2014), diffusion d’un reportage très favorable sur CNN, la chaîne américaine d’info en continu, etc.
Aux Etats-Unis, Burson-Marsteller a notamment travaillé dans le passé avec Charles Black, un ex-conseiller politique du sénateur John McCain, lequel est plutôt favorable à Ennahdha et a largement contribué au lancement du Centre d’études islam & démocratie (CSID) que dirige Radwane Masmoudi.
S. S.
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