Maroc : une pétition en ligne pour le respect du droit de visite de Claude Mangin
Une pétition a été lancée en ligne pour le respect du droit de visite de la militante Claude Mangin, en grève de la faim depuis 19 jours, à son mari Naâma Asfari, détenu au Maroc et condamné à 30 ans de prison. La militante française pour la cause sahraouie est entrée en grève de la faim illimitée le 18 avril pour protester contre son empêchement la veille par les autorités marocaines de rendre visite à son époux et son expulsion pour la quatrième fois en deux ans, rappelle-t-on.
La pétition, signée par près de 2 000 personnes, appelle le président Emmanuel Macron et son gouvernement à «mettre tout en œuvre pour que les autorités marocaines permettent à Claude Mangin-Asfari de pouvoir rendre visite à son mari Naâma Asfari». «Notre pays sait se montrer généreux quand le roi du Maroc a besoin de soins, et nous espérons en retour un geste d’humanité de sa part», est-il écrit dans cette pétition ouverte à l’adresse électronique suivante : https://www.change.org/p/pour-le-respect-du-droit-de-visite-claude-mangin-e n-gr%C3%A8ve-de-la-faim-depuis-le-18-04-2018.
Une cinquantaine de personnalités de tous horizons ont déjà signé cet appel : Javier Bardem, Pierre Richard et plusieurs autres comédiens et musiciens, Pierre Laurent, Noël Mamère, José Bové et de nombreux élus, Alain Gresh ex-directeur du Monde Diplomatique, Monseigneur Gaillot et d’autres hommes d’Eglise.
Claude Mangin, qui entame lundi son 20e jour de grève de la faim, a reçu plusieurs personnes qui se sont déplacées à la mairie d’Ivry-sur-Seine, où elle a élu domicile durant son mouvement, pour lui exprimer leur soutien et solidarité. Plusieurs lettres ont été adressées au président français pour intervenir auprès du roi du Maroc, dont celle notamment de l’évêque de Créteil, monseigneur Michel Santier, et le maire d’Ivry, Philippe Bouyssou, qui lui ont exprimé leur «immense inquiétude» sur la grève de la faim illimitée de la militante Claude Mangin.
Le Maroc, soutenu par la France, interdit depuis des mois des visites aux prisonniers sahraouis détenus dans ses prisons ainsi que celles des militants des droits de l’Homme. On dénombre au total 350 personnes interdites de se rendre au Maroc. En février dernier, rappelle l’APS qui rapporte l’information, deux avocates, Ingrid Metton et Olfa Ouled, du groupe des 24 militants sahraouis de Gdeim Izik, détenus au Maroc depuis plus de sept ans, ont été interdites d’entrer au Maroc. Les deux avocates, du barreau de Paris, qui avaient défendu les militants sahraouis lors des audiences de leur procès en appel, entre janvier et mai 2017, à la cour d’appel de Rabat-Salé, ont voulu rendre visite à leurs clients suite à des informations faisant état des mauvais traitements qu’ils auraient subis en prison, rappelle-t-on.
Dix-neuf militants sahraouis, rappelle encore l’APS, ont été lourdement condamnés le 19 juillet 2017, au terme de ce procès où les seules preuves présentées restent des aveux signés sous la contrainte. Les prisonniers politiques sahraouis ont été dispersés dans sept prisons à travers le territoire marocain.
R. I.
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