Les dessous de l’affaire du logement occupé par Ali-Yahia Abdennour
Par Karim B. – Algeriepatriotique a appris de sources informées que le problème de la cession du bien occupé par Ali-Yahia Abdennour et soulevé par ce dernier est une affaire familiale et ne revêt aucun caractère politique.
En effet, la décision de la non-régularisation émise par la direction des Domaines n’est intervenue, selon notre source, que suite à l’intervention du frère cadet d’Ali Yahia Abdennour, Rachid, qui aurait fait opposition à la demande du premier. Etant lui-même bénéficiaire du logement objet du litige, au même titre que les autres membres de sa famille, il aurait ainsi fait valoir son droit à l’héritage d’un bien acquis par la famille.
Rachid Ali-Yahia est connu pour son rôle dans la crise «berbériste» de 1949. Militant du MTLD en France, il s’opposa, avec d’autres militants nationalistes, à l’image d’Amar Laïmèche, Amar Ould-Hamouda ou Mabrouk Belhocine, à l’orientation «arabo-islamique» de l’idéologie politique du parti nationaliste conduit alors par Messali Hadj. Ce dernier ordonnera une purge dans les rangs du parti visant tous les membres suspectés de faire la promotion d’un courant «berbéro-matérialiste».
Le cri de détresse lancé par l’avocat Ali-Yahia Abdennour (98 ans) au sujet de la non-régularisation du logement qu’il occupe continue à alimenter la polémique et à susciter des réactions d’indignation, notamment sur les réseaux sociaux. Certains ont même proposé de lancer des pétitions de dénonciation et un rassemblent devant le domicile de l’intéressé ou devant le siège du ministère des Finances. Il y a eu même des propositions, plutôt curieuses, comme celle d’acheter une «villa équipée».
La plupart des commentaires expriment une solidarité sans faille et désintéressée avec le vieil et infatigable défenseur des droits de l’Homme, en accusant à l’unisson un pouvoir «immoral» et «revanchard», décidé à en découdre avec un adversaire pugnace qui n’est plus en mesure, vu son âge avancé, de se défendre.
Il faut dire que l’intéressé lui-même interprète la décision de la direction des Domaines de ne pas régulariser l’appartement qu’il occupe depuis 1962 rue Bougara, à Alger, et dont il avait bénéficié dans le cadre de la cession des «biens vacants» à l’indépendance, comme une décision «hautement politique» qui vise à le «punir» pour ses positions intraitables et l’influence qu’il exercerait sur un large public algérien, en décidant de le déchoir d’un droit légitime et de l’affaiblir psychologiquement.
Selon la version qu’il a lui-même détaillée dans sa déclaration rendue publique et largement relayée par une kyrielle d’activistes politiques, les autorités concernées, à savoir la direction des Domaines, qui obéit aux directives du ministère des Finances, donc du gouvernement, auraient refusé de procéder à la régularisation de son logement, alors qu’elles l’ont fait pour l’ensemble des locataires de l’immeuble où se trouve l’appartement en question.
K. B.
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