Italie : vers des législatives anticipées
Après deux mois des législatives, l’Italie est dans l’impasse et peine à former un nouveau gouvernement. Les négociations entre les principales formations politiques sorties vainqueurs des élections du 4 mars dernier ont échoué. Faute d’accord pour constituer une majorité parlementaire entre le mouvement antisystème et populiste Cinq Etoiles (M5S), dirigé par Luigi Di Maio (32,7% des voix), et le parti d’extrême droite et allié de Berlusconi, la Ligue du Nord, de Matteo Salvini (37,0% des suffrages), le président Sergio Mattarella a annoncé, hier lundi, qu’il allait désigner un gouvernement «politiquement neutre», des technocrates, pour diriger le pays jusqu’en décembre.
Le président italien a exhorté les forces politiques en présence à faire preuve de «responsabilité», à défaut, il organiserait des élections législatives anticipées en juillet ou en automne. Une perspective très probable vu que Matteo Salvini et Luigi Di Maio ont indiqué que «la seule façon de former un nouveau gouvernement digne de ce nom, c’est de retourner aux urnes.»
Pour rappel, les élections législatives italiennes du 4 mars dernier avaient créé une grande surprise. Bénéficiant d’un climat politique à l’échelle de l’Europe favorable, ce sont les formations populiste et d’extrême droite qui avaient raflé la mise avec un total de près de 70% des suffrages, balayant au passage les partis dits démocrates et républicains. Matteo Renzi, ancien président du Conseil et chef de file du Parti démocrate (PD), a été victime de la vague «dégagiste» en vogue en Europe ces dernières années.
Toutefois, même avec un tel score, les partis majoritaires ne sont pas parvenus à trouver un accord, tant les divergences sont profondes pour former le nouveau gouvernement de coalition, mettant ainsi l’Italie dans une impasse politique, se préparant à une longue période d’incertitude.
De Paris, Mrizek Sahraoui