Londres paye Belhadj pour l’avoir kidnappé et remis à Kadhafi en 2004
De Londres, Sonia L.-S. – La Première ministre britannique, Theresa May, a présenté officiellement les excuses de son pays au chef islamiste libyen et à son épouse sur le «traitement épouvantable» que leur avaient fait subir les services de sécurité britanniques suite à des soupçons de son affiliation au groupe islamiste armée libyen affilié à Al-Qaïda. Un geste accompagné d’un dédommagement de 500 000 livres sterling, dans le cadre d’un règlement définitif de cette affaire.
Dans une déclaration à la Chambre des communes, le procureur général Jeremy Wright a annoncé que le gouvernement britannique était arrivé à un accord en dehors des tribunaux pour un «règlement complet et définitif» avec Abdelhakim Belhadj et son épouse, Fatima Boudchar, pour avoir été «kidnappés» et «remis au régime de Kadhafi». L’opération avait été menée sur ordre du Premier ministre britannique de l’époque, Tony Blair.
L’épouse du chef islamiste libyen était présente ce jeudi au Parlement avec son fils lors de l’intervention du procureur général Wright.
En 2012, le couple avait intenté une action en justice contre le gouvernement britannique et l’ancien chef de la diplomatie britannique dans le gouvernement travailliste de Tony Blair, Jack Straw, et l’ancien directeur au Foreign Office, Sir Mark Allen. Mais ce dénouement laisse beaucoup de zones d’ombre et suscite de nombreuses interrogations sur les vrais responsables de l’enlèvement de Belhadj à Bangkok en 2004 et son transfert immédiat à Tripoli en compagnie de son épouse, à une époque où le gouvernement travailliste britannique était plus que jamais proche du régime de Mouammar Kadhafi, un rapprochement très bénéfique pour le Trésor britannique qui se chiffrait à plusieurs milliards de dollars, à travers l’acquisition de gros contrats dans le secteur pétrolier.
S.-L. S.
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