Ce que les Belges ont découvert dans la mosquée des Al-Saoud à Bruxelles
Par R. Mahmoudi – Trois mois après l’engagement pris par l’Arabie Saoudite de céder la gestion de la Grande Mosquée de Bruxelles, et sa reconnaissance officielle par l’Etat belge, le Centre national de surveillance du terrorisme met directement en cause cette mosquée, ainsi que plusieurs autres à travers la Belgique, dans la propagation de l’extrémisme. Cela démontre que rien n’a finalement changé et que la salfisation des lieux de culte dans ce pays, et dans toute l’Europe, est plus profonde qu’une certaine presse occidentale tente de le faire croire.
Dans son rapport, ce centre de recherche s’en réfère au contenu des manuels utilisés par les imams et autres prédicateurs dans les mosquées mises en cause, qui, selon l’enquête, «incitent à la haine des juifs et recommandent de lapider les homosexuels à mort ou les jeter du plus haut immeuble de la ville». L’étude relève aussi que certains ouvrages mis à la disposition des élèves préconisent une définition «moyenâgeuse» du djihad, dressé contre «les impies et les agresseurs», et contre «tous ceux qui n’épousent pas l’islam sunnite».
Le centre belge explique que l’ensemble de ces manuels sont fournis par le puissant réseau islamique dirigé par la Ligue de la da’wa saoudienne et qui était, jusqu’à mars dernier, en charge de la gestion de la Grande Mosquée de Bruxelles.
Selon la presse bruxelloise, ce rapport sera exposé, plus en détail, mercredi prochain face à une commission parlementaire, dans une séance à huis clos. Chargée de mener l’enquête sur les attentats du 22 mars 2016, cette commission avait déjà entendu, en mars dernier, le recteur de la Grande Mosquée. Elle avait exigé une reconnaissance officielle par les autorités pour l’autoriser à poursuivre son activité.
Après les attentats de Bruxelles, les Belges ont pointé la gestion des lieux de culte musulman par des militants salafistes, formés et pris en charge par l’Arabie Saoudite et qui, selon eux, étaient à l’origine de la radicalisation de beaucoup de jeunes issus de la communauté musulmane établie dans ce pays, et notamment marocaine. Une partie des auteurs des attentats de Paris sont des Belges d’origine marocaine. L’exemple de Salah Abdeslam, qui a longtemps séjourné dans le fameux quartier de Molenbeek à Bruxelles est édifiant.
Véritable sanctuaire du terrorisme, Molenbeek a aussi longtemps été le lieu de refuge pour les islamistes algériens du FIS dissous qui, jouissant d’une impunité totale, organisaient des collectes de fonds et tissaient des réseaux de soutien au GIA durant les années 1990.
R. M.
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