Faut-il déclarer les véhicules non rendus par les ex-députés comme volés ?
Par Karim B. – Nos confrères du Soir d’Algérie croient savoir que le président de l’APN ferait face à un dilemme insoluble. «Confronté au refus de certains députés de restituer les véhicules de service en leur possession depuis la précédente mandature, Saïd Bouhadja ne sait plus à quel saint se vouer», rapporte ce quotidien qui évoque le problème des véhicules de fonction qui n’ont pas été restitués par d’anciens députés.
Cette question d’accaparement des biens publics mis à la disposition des «élus du peuple» dans le cadre de leur «mission parlementaire» ne date pas d’aujourd’hui. Tous les présidents de l’Assemblée populaire nationale ont eu des difficultés à récupérer les véhicules que des députés malhonnêtes ont gardés à leur niveau après la fin de leur mandat, bien qu’ils ne leur appartiennent pas.
Certains citoyens se sont interrogés pourquoi le président de l’APN ne considère pas ces véhicules comme étant volés et ne recourt pas à la justice pour les récupérer par la force de la loi et engager des poursuites judiciaires à l’encontre des contrevenants. L’immunité parlementaire permet-elle ce genre de pratiques illicites ? Nous avons vu comment des députés islamistes adoptant des comportements néfastes pour la sécurité nationale et tenant des propos racistes susceptibles de créer des remous dans le pays n’ont pas été suivis de sanctions. Cette absence de réaction de la part des plus hautes autorités du pays confère une sorte d’impunité à ces «législateurs» qui piétinent les lois de la République qu’ils ont eux-mêmes votées.
L’ancien responsable de la communication à l’APN au milieu des années 1990, Fodil Boumala, désigné par le conseiller du président à l’époque pour des considérations régionalistes, a, on s’en souvient, refusé, lui aussi, de rendre le véhicule de service qui avait été mis à sa disposition, et il avait fallu qu’il fût menacé d’être traîné devant les tribunaux pour qu’il restituât enfin les clés de la Peugeot 406. Ce fonctionnaire est aujourd’hui dans l’opposition et dénonce le «système» à cor et à cri.
K. B.
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