Le groupe Sonatrach veut aller vers la sous-traitance locale
Par Hani Abdi – Le groupe Sonatrach envisage de créer un marché local de la sous-traitance et décide d’encourager les entreprises nationales, publiques et privées. Ainsi, ce groupe public, qui sous-traite annuellement plus de 5 milliards de dollars avec des entreprises étrangères, va organiser, à cet effet, les 24 et 25 juin prochain à Alger une rencontre avec des entreprises locales visant à mettre sur pied des projets communs.
Pour le PDG de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, ce sera une aubaine pour les entreprises algériennes de monter avec l’aide de son groupe des projets liés au domaine pétrolier. Ould Kaddour, qui s’est exprimé aujourd’hui devant les membres du Conseil de la nation, a estimé que ces deux jours permettront à Sonatrach de présenter aux entreprises publiques et privées locales son plan de développement 2020-2030 et d’identifier les voies et moyens de renforcer la coopération entre ce groupe et les entreprises nationales.
«Faire travailler les entreprises locales est un objectif fondamental pour Sonatrach. Nous sommes tous fiers de voir des entreprises nationales travailler avec nous. Et ça, c’est le rôle fondamental de Sonatrach qui ambitionne d’être la locomotive de l’économie nationale et du développement de l’outil de production national», a affirmé Ould Kaddour pour lequel il est impératif, dans le contexte actuel, de «motiver les compétences pour éviter les départs des cadres de Sonatrach».
Ce partenariat avec les entreprises algériennes s’inscrit dans la droite ligne de la stratégie du groupe, a précisé Ould Kaddour, qui a lancé un plan de restructuration de Sonatrach pour en faire une entreprise commerciale libérée de toute bureaucratie. Selon lui, les multiples scandales de corruption qui ont ébranlé le groupe ont paralysé l’appareil de décision au sein du groupe.
«Aucun Algérien, travaillant pour le groupe, ne prenait de décision. Les gens du groupe ont été psychologiquement détruits. Ils se disaient pourquoi prendre une décision pour se retrouver par la suite en prison. C’est dans ce sens que nous avions lancé cet appel pour que les gens travaillent en se sentant protégés dans un pays où il y a la loi», a affirmé Ould Kaddour, selon lequel «certains effectifs de Sonatrach étaient partis parce qu’ils ne se sentaient plus en sécurité». «Si les gens restent sur leurs chaises et ne prennent plus de décision, nous serons appelés à disparaître dans quelques années», a-t-il averti.
H. A.
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