Territoires sahraouis occupés : le Maroc condamné à Genève
L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits humains (OPDDH), basé à Genève, a condamné cette semaine avec «fermeté» la détention arbitraire et déportation par les autorités marocaines de deux membres d’une organisation humanitaire suédoise à leur arrivée à l’aéroport de Laâyoune, appelant le Maroc à garantir le droit à la liberté de mouvement des défenseurs de droit de l’Homme locaux et internationaux et leur permettre de mener leurs activités pacifiques et légitimes.
«L’Observatoire condamne fermement cette entrave à la liberté de mouvement et d’association des deux membres d’Emmaus Stockholm ainsi que leur détention arbitraire et déportation et ne vise qu’à sanctionner leurs activités de défense des droits humains ainsi que leur soutien aux organisations de défense des droits du peuple sahraoui», a écrit l’observatoire dans un communiqué.
Deux citoyens suédois, Mme Caroline Nord et Juan Obregen, membres d’Emmaus Stockholm (ES), une organisation suédoise travaillant sur les droits humains et le développement durable, en visite de six jours dans les territoires occupés du Sahara Occidental pour rencontrer l’Association sahraouie des victimes des violations graves des droits humains commises par l’Etat marocain (ASVDH), avec laquelle Emmaus Stockholm est lié par un partenariat, ont été détenus à leur arrivée vendredi dernier à l’aéroport de Laâyoune par les autorités de l’occupation marocaine.
Mme Nord et Obregen ont été arrêtés et interrogés par la police douanière marocaine, puis transférés à l’aéroport de Casablanca, sans recevoir aucune explication sur les raisons de ce refus d’entrer dans le pays, avant d’être déportés le lendemain vers Stockholm, a expliqué l’OPDDH, un partenaire de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH).
Suite à cette attitude, l’observatoire a appelé les autorités marocaines «à garantir en toutes circonstances le droit à la liberté de mouvement des défenseurs des droits humains locaux et internationaux et de permettre à Mme Caroline Nord et Juan Obregen de mener leurs activités pacifiques et légitimes de défense des droits humains sans entraves».
Il a également demandé au Maroc de se conformer aux dispositions de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et instruments régionaux et internationaux relatifs aux droits de l’Homme ratifiés par le Maroc, notamment à celles de la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’Homme adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 9 décembre 1998. La déclaration dans ses articles 1 et 12.2 prévoit la liberté d’exercice de la mission des défenseurs des droits de l’Homme au niveau national et international.
R. I.
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