Le collectif de solidarité avec Ali-Yahia entrevoit un «signe d’apaisement»
Dans une réponse à la déclaration faite par le directeur général du Domaine national au sujet de l’appartement occupé par l’avocat Ali-Yahia Abdennour, le collectif initiateur d’une pétition nationale en faveur de ce denier estime qu’en dépit de toutes les réserves qu’il émet et qu’après des années de silence, «cette première réaction officielle est un signe d’apaisement, pour peu que l’effet d’annonce débouche sur un règlement concret et rapide du problème». Le directeur général du Domaine national avait affirmé qu’il n’y avait eu aucun refus de régularisation notifié à Ali-Yahia Abdennour et que l’enquête était en cours.
Le collectif entame son communiqué par une charge devenue litanique dans ses déclarations contre «les manœuvriers, chargés de parasiter la mobilisation citoyenne» autour de l’avocat Ali-Yahia Abdennour, désignant essentiellement l’auteur d’un article paru dans notre site apportant des éléments d’information qui ne cadrent pas avec la stratégie, éminemment politique, échafaudée sur une affaire qui n’a, à la base, rien de politique. Cette tendance à la politisation des affaires judiciaires dans notre pays n’a, en fait, d’équivalent que la propension chez le pouvoir en place à judiciariser des affaires politiques.
L’auteur de la déclaration accuse ainsi le directeur général du Domaine national de jouer le même jeu, en tentant de «noyer dans un magma d’approximations factuelles, d’arguties réglementaires et de perfides insinuations, le déni de justice qui a ciblé le vieux militant, et l’émoi engendré dans l’opinion publique, pour banaliser ainsi un intolérable arbitraire comme un simple litige administratif qui serait en voie de règlement». Il lui reproche aussi de ne pas avoir mentionné tous les courriers adressés par le concerné pour la régularisation de son appartement, et qui sont, selon le communiqué, «restés sans suite».
A propos de la société étrangère Unial qui se prévaut la propriétaire des appartements en cause, dont celui d’Ali-Yahia, le collectif se demande quel est le statut juridique de sa «succursale» en Algérie avant la date de son inscription au Registre de commerce, et si la «succursale» d’une société étrangère dissoute a le droit de prétendre à un statut légal en Algérie.
Voulant apporter la contradiction au DG du Domaine national qui a déclaré qu’aucun locataire de l’immeuble en question n’a été régularisé, le collectif de solidarité avec Ali-Yahia Abdennour indique que «d’autres locataires de l’immeuble Lutécia qui étaient dans la même situation que Me Ali-Yahia ont bel et bien régularisé leur situation». Et d’enchaîner : «Après avoir déposé leur dossier et réglé le prix d’achat de leur logement, ils attendent d’en recevoir les actes de propriété.» Or, il est à relever, ici, que l’auteur du communiqué contredit Ali-Yahia lui-même dans sa première déclaration disant que «l’ensemble des locataires» ont pu acheter leurs appartements, sauf lui.
Y. B.
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