L’ONU révèle : le Maroc achète bel et bien des marchandises israéliennes
Par Sadek Sahraoui – Contrairement aux affirmations de membres du gouvernement marocain, le Makhzen achète bel et bien des marchandises israéliennes. C’est un récent rapport de l’ONU qui vient de le confirmer. En effet, selon les données des Nations unies, les exportations israéliennes vers le Maroc s’élevaient déjà en 2016 à environ 39,62 millions de dollars américains, tandis que la liste des importations de matériaux et de biens présentait une grande diversité dans les exportations de l’Etat hébreu vers le Maroc. Les produits chimiques et mécaniques ainsi que les appareils électroniques et engins dédiés au secteur agricole sont en tête des exportations des entreprises israéliennes.
Pour ne pas «ébruiter» cette relation économique soutenue qui lie la monarchie du Maroc avec le régime de Tel-Aviv, les entreprises israéliennes font transiter leurs marchandises par l’Europe pour flouer l’opinion publique marocaine foncièrement opposée à toute normalisation de leur pays avec Israël.
Un média israélien a reconnu récemment qu’«il est presque impossible de connaître précisément l’état des lieux (entre les deux pays) dans le domaine des affaires». «Tous les acteurs commerciaux sont très discrets», a-t-il ajouté. Le Bureau central des statistiques (BCS) israélien indique, à ce propos, que «beaucoup d’entreprises marocaines et israéliennes recourent à des canaux commerciaux de plus en plus complexes». En clair, il est difficile de les tracer. Pourquoi le recours à de tels procédés ? Les Israéliens admettent eux-mêmes qu’ils sont faits justement pour «camoufler l’ampleur des échanges entre les deux pays».
La même source, citant un officiel israélien, reconnaît que «le Maroc est classé parmi les cinq plus importants clients africains d’Israël». «A l’échelle de l’Afrique, le Maroc arrive juste après l’Egypte, suivi de la Mauritanie, l’Ethiopie, l’Ouganda et le Ghana. Le Maroc a fait le choix d’avoir Israël comme partenaire économique», précise-t-on. Ce constat confirme l’idée, effectivement, que les échanges commerciaux entre Rabat et Tel-Aviv se chiffrent non pas en millions, mais en milliards de dollars.
En 2016, le ministre marocain de l’Industrie, Mohamed Abbou, avait formellement démenti l’existence de relations commerciales entre son pays et Israël, allant jusqu’à affirmer que le gouvernement «veille à empêcher l’entrée de toute marchandise israélienne sur le territoire marocain». Il mentait.
S. S.
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