L’octroi des visas compliqué pour les Algériens : que veut Bruxelles ?
Par Sadek Sahraoui – A l’instar des Français, le consulat d’Espagne en Algérie a apparemment décidé, lui aussi, de compliquer l’octroi des visas aux Algériens. BLS International, l’opérateur qui se charge de traiter en Algérie les demandes de visa pour l’Espagne, vient d’informer que les demandeurs souhaitant obtenir un visa doivent avoir au préalable avoir déjà décroché le fameux sésame au cours des deux dernières années. Vrai ou faux, tout le monde aura en tout cas constaté qu’il est plus difficile depuis quelques semaines d’obtenir un visa Schengen.
Ces changements posent la question du sérieux et de la volonté des partenaires européens de l’Algérie de faciliter les échanges humains entre les deux rives de la Méditerranée. L’argument selon lequel l’Europe a peur que les Algériens s’établissent en masse en Europe ne tient pas. Le gros des Algériens ayant obtenu des visas Schengen par le passé sont toujours revenus en Algérie. Les chiffres sont là pour en témoigner.
Le ministère algérien des Affaires étrangères a déclaré à maintes reprises que la lutte contre l’immigration clandestine passe par une approche globale et intégrée dans laquelle chaque partie doit jouer. Pour les Algériens, la liberté de circulation est le meilleur moyen de lutter contre le phénomène de l’immigration illégale. Et puis, pourquoi revenir sur des acquis, surtout qu’au plan sécuritaire l’Algérie est citée en exemple ?
La mise en place des ces restrictions en catimini n’augure donc rien de bon. Les Européens veulent-ils à travers ces nouvelles mesures de restriction, qui ne disent pas leur nom, faire pression sur l’Algérie pour ouvrir d’avantage son marché aux firmes européennes ? Ces pressions pourraient aussi bien être destinées à pousser l’Algérie à s’engager au Sahel. Une chose est certaine, Bruxelles a une idée derrière la tête.
S. S.
Comment (19)