Le déficit commercial se rétrécit grâce à la hausse des revenus pétroliers

L’Algérie enregistre le déficit commercial le plus faible depuis le début du crash pétrolier. New Press

Par Hani Abdi – L’Algérie a enregistré le déficit commercial le plus faible depuis le début du crash pétrolier en juin 2014. Selon les données statistiques rendues publiques par le Centre national de l’informatique et des statistiques (Cnis), relevant des Douanes algériennes, le déficit commercial de l’Algérie s’est élevé à 856 millions de dollars durant les quatre premiers mois de 2018. Il a été de l’ordre de 3,878 milliards de dollars durant la même période de 2017. Cela représente une baisse substantielle de 3,022 milliards de dollars, soit 78% de moins que l’année dernière.

Une bonne nouvelle en soi pour le gouvernement en charge de mettre les mécanismes nécessaires et prendre les mesures à même de réduire conséquemment le déficit. Ce déficit est en baisse en grande partie parce que les revenus pétroliers ont augmenté ces derniers mois grâce à un baril de pétrole qui dépasse les 70 dollars, sachant que la loi de finances de 2018 a été conçue sur la base d’un prix de référence de 50 dollars. Cette différence a constitué une soupape pour le gouvernement qui subit moins aujourd’hui la pression du déficit.

Les chiffres du Cnis sont, en effet, illustratifs. Les exportations se sont élevées à 14,368 milliards de dollars de janvier à fin avril 2018, contre 12,117 milliards de dollars à la même période de 2017. Cela représente une hausse de 18,6%. Les importations, en revanche, ont légèrement reculé, passant de 15,995 milliards de dollars en 2017 à 15,224 milliards de dollars cette année. Cela représente 4,82%. Ce qui reste minime par rapport aux objectifs fixés par le gouvernement, qui sont de ramener les importations à 35 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, contre 45 milliards de dollars l’année dernière.

Si les exportations permettent aujourd’hui de couvrir les importations à hauteur de 94%, contre 76% à la même période de l’année précédente, cette performance reste tributaire du marché pétrolier très volatil. Une baisse importante du prix du baril du pétrole va aggraver le déficit et remettre en difficulté les finances publiques, essentiellement tirées de l’or noir.

H. A.