L’ancien président français Nicolas Sarkozy à nouveau dans la gadoue
De Paris, Mrizek Sahraoui – Un nouveau témoignage accablant vient compléter et conforter la longue liste des soupçons qui pèsent sur le financement par l’argent libyen de la campagne électorale présidentielle de 2007 de l’ancien chef de l’Etat français Nicolas Sarkozy.
Ce ne sont pas de simples allégations mais un témoignage à valeur de preuve judiciaire qui sera diffusé ce soir sur la chaîne française France 2, dans une enquête «Affaire Sarkozy-Kadhafi : soupçons sur des millions», menée par les équipes du magazine d’information «Cash Investigation» présenté par l’intraitable journaliste Elise Lucet. Et c’est l’un des plus proches conseillers du colonel Mouammar Kadhafi, Dr Moftah Missouri, qui s’est à nouveau exprimé, affirmant sans la moindre équivoque : «On a aidé Sarkozy, et c’est la pure vérité.»
«Le 6 octobre 2005, Sarkozy dit au Guide de la Révolution : je vais me présenter à l’élection présidentielle», affirme l’ancien interprète du guide libyen dans un extrait de l’émission rapporté par la radio France Info.
«Nous allons vous aider», lui aurait répondu Mouammar Kadhafi, a assuré Moftah Missouri et d’expliquer : «La Libye n’est pas un pays développé. Elle ne peut aider que par le truchement du pétrole, du gaz ou de l’argent en espèces.»
Cette nouvelle enquête, qui a duré un an et demi et où certains témoins parlent pour la première fois, révèle que l’un des plus proches collaborateurs de Nicolas Sarkozy est soupçonné d’être au cœur d’un montage financier sophistiqué, impliquant un fonds d’investissement libyen.
Pour rappel, l’ex-chef de l’Etat, poursuivi pour «corruption passive, financement illégal de campagne électorale et recel de détournements de fonds publics libyens», a été mis en examen par le redoutable juge Serge Tournaire le 21 mars dernier. Et ce nouveau témoignage, de surcroît sur une chaîne de télévision publique, va resserrer encore plus l’étau autour de l’ancien président français et de tous ses collaborateurs de l’époque mêlés de près ou de loin à cette affaire, fort probablement l’une des raisons qui ont précipité la chute puis l’assassinat de Mouammar Kadhafi, et sombré la Libye dans le chaos.
M. S.
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