Maroc : Nasser Zefzafi entame une grève de la faim
Le leader de la contestation dans le Rif, Nasser Zefzafi, est entré en grève de la faim mercredi 23 mai – et 7e jour du Rhamadan – pour protester contre le déroulement de son procès et les conditions de sa détention, a affirmé son avocate, Naima El-Guellaf. «Il est détenu dans une cellule individuelle, complètement isolée, et ne voit aucun de ses codétenus», a-t-elle déclaré à la presse.
Nasser Zefzafi, 39 ans, avait été arrêté le 29 mai 2017 à la sortie d’une mosquée dans la ville d’El-Hoceima. Transféré à Casablanca, il a été longuement auditionné par la police judiciaire qui a décidé de transférer son dossier à la justice, le soupçonnant d’avoir coordonné sa fronde avec des Marocains de l’étranger qualifiés comme des «séparatistes». A la barre, il a rejeté ces accusations, dénonçant «un procès politique» visant à étouffer les revendications légitimes de la population rifaine.
Après instruction, son procès, ainsi que celui des 53 autres détenus, a démarré à la mi-septembre devant la chambre criminelle de la cour d’appel de Casablanca dans une ambiance tendue. Un nombre important d’avocats et de militants des droits de l’Homme ont assisté à ces séances marquées par des échanges virulents sur la nature des preuves que le parquet affirme détenir contre Zefzafi et ses codétenus.
Durant toutes ces audiences, ce dernier a soutenu que ces preuves étaient «falsifiées» et qu’il aurait subi des «tortures» au moment de son arrestation, en mai 2017.
R. I.
Comment (4)