Réunion de Paris sur la Libye : l’Algérie ne parle-t-elle pas d’une même voix ?
Par Karim B. – Il y a dans le message dithyrambique du Premier ministre sur les résultats de la réunion de Paris sur la Libye comme une contradiction avec le communiqué final de la réunion tripartite qui s’est tenue à Alger il y a quelques jours. Ce qui fait dire à des observateurs avertis que le commentaire mielleux d’Ahmed Ouyahia à l’égard de la France est une fausse note dans la position de l’Algérie dans le dossier libyen.
«Nous saluons le fait que la Conférence de Paris a réussi, et c’est la première fois, à réunir les quatre interlocuteurs libyens et à sortir avec un programme concret qui est celui d’aller aux élections législatives et présidentielle, déjà souhaitées par tout le monde, en tout cas pour le retour des institutions en Libye et avec un calendrier», a affirmé le Premier ministre dans une déclaration aux médias officiels. Une satisfaction qui sous-entend que les efforts de l’Algérie, de l’Egypte et la Tunisie n’ont pas été en mesure d’aboutir à un résultat aussi positif que celui atteint par la France qui aurait, ainsi, réussi là où les voisins directs de la Libye auraient échoué.
Ouyahia s’enfonce en déclarant que «l’Algérie a exprimé à la France sa considération pour cet effort que le président Macron a consenti en deux étapes avec la rencontre de la Seine-Saint-Cloud en 2017 et la conférence d’aujourd’hui». Or, la déclaration finale qui a couronné la rencontre d’Alger a clairement pointé la multiplication des initiatives dans le dossier libyen qui gêne le processus de rétablissement du dialogue inclusif entre les différentes parties libyennes auquel l’Algérie appelle depuis le début de la guerre civile dans ce pays. Une guerre civile, faut-il le rappeler, provoquée par Nicolas Sarkozy et attisée par Bernard-Henri Lévy.
Maladresse ? Incohérence ? Changement de cap ? Accord tacite avec Paris pour on ne sait quel échange de bons procédés ?
K. B.
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