Ould-Abbès déclenche à nouveau les hostilités contre Ouyahia
Par Hani Abdi – Décidément, rien ne va plus entre le FLN de Djamel Ould-Abbès et le Premier ministre et premier secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia. Profitant de l’annonce du remaniement du bureau politique de l’ex-parti unique, Djamel Ould-Abbès a tiré à boulets rouges sur le Premier ministre qu’il accusé d’avoir «dévié» de la ligne «novembriste».
Le secrétaire général du FLN impute la controversée loi de finances complémentaire (LFC) au Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Ould-Abbès, qui n’a jamais raté l’occasion de flinguer celui qu’il surnomme de «frère ennemi», accuse, en effet, le Premier ministre d’avoir été l’instigateur de l’article relatif aux concessions agricoles au profit des étrangers. Un article qui a été supprimé de la première mouture du projet de loi, qui a connu plusieurs phases de maturation si l’on croit les déclarations de Nourreddine Bedoui, ministre de l’Intérieur.
Djamel Ould-Abbès sait que le projet de loi en question n’a pas été l’œuvre d’un seul homme. Il sait qu’il a été préparé par une commission interministérielle. Mais pour le patron du FLN, c’est l’occasion de tirer sur Ahmed Ouyahia qu’il n’a jamais épargné depuis son arrivée à la tête de l’Exécutif, en août 2017, en remplacement d’Abdelmadjid Tebboune, un membre du Comité central du FLN.
Ces nouvelles attaques du premier responsable du FLN confirment ainsi les tensions apparues récemment entre les différents partis de l’Alliance présidentielle. On se souvient encore de la passe d’arme entre le président du MPA et Djamel Ould-Abbès. Ce dernier a qualifié Amara Benyounès d’«aghioul (âne)». La raison de cette animosité est liée à l’appel lancé par le FLN à l’adresse du président Bouteflika pour briguer un nouveau mandat présidentiel. Ni le RND ni le MPA, qui font partie de la majorité présidentielle, n’ont appuyé la démarche du FLN, estimant que la décision revient au seul président Bouteflika.
Cette nouvelle offensive du patron du FLN contre Ouyahia cache mal le malaise qui s’installe au sommet de l’Etat sur ce qu’il faut faire pour l’avenir du pays. Djamel Ould-Abbès a déjà accusé Ahmed Ouyahia de nourrir «une ambition présidentielle aveuglante». Il est allé encore loin jusqu’à juger que le futur Président ne sera issu que du FLN.
La reprise des hostilités contre Ouyahia est-elle un prélude au changement du gouvernement pour mieux préparer la prochaine présidentielle ?
H. A.
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