Abdelhafid Idres : sortie de son Grand dictionnaire français-tamazight
Le Haut Commissariat à l’amazighité a rendu, dans une soirée organisée jeudi, un hommage à Abdelhafid Idres, auteur du Grand dictionnaire français-tamazight, sorti récemment dans le sillage de la tenue du 22e Salon international du livre d’Alger.
Le récipiendaire, malgré un état de santé difficile, y a rendu une œuvre lexicale impressionnante de 2 000 pages et composée de plus de 65 000 mots que d’aucuns jugent comme la plus aboutie et la plus complète du genre.
Agé de 72 ans, l’auteur féru de culture amazighe lui a consacré plus de 13 ans de sa vie, compulsant pour ce faire plus d’une centaine d’ouvrages de référence, un nombre incalculable de glossaires issus des 14 variétés linguistiques en tamazight, et passé en revue et mis à l’épreuve des chapelets de néologismes, prenant soin à chaque détour d’annoter tous les mots dans des feuilles jaunes, explicatives et descriptives de leur origine.
«C’est un travail de fourmi», selon les intervenants, lors de l’hommage qui a réuni en la circonstance des universitaires, des praticiens de la langue et des cadres du HCA conduits par leur secrétaire général Si El-Hachemi Assad.
L’occasion a aussi donné l’opportunité aux initiateurs, notamment le HCA et l’Enag, les deux coéditeurs du dictionnaire, de régulariser l’auteur et de lui verser ses droits et de lui remettre en même temps des cadeaux d’encouragement symboliques ainsi que la promesse de diffuser son œuvre au maximum.
Ainsi, en plus des directions de la culture des wilayas de Béjaïa et Jijel, de l’APC et de la bibliothèque principale de Béjaïa, cette œuvre lexicale est vouée à enrichir les rayons de la structure du numéro vert du HCA, les bibliothèques qui en feraient la demande et les structures de traduction.
Quelque 2 000 exemplaires ont déjà été édités, selon Si El-Hachemi Assad, qui ambitionne d’en faire une réédition aussi large au regard de la demande suscitée. L’œuvre comblant un besoin social, scolaire et éducatif largement exprimé, notamment dans le sillage de la généralisation de tamazight et de son nouveau statut institutionnel.
En marge de cette cérémonie, ponctuée, par ailleurs, par un récital de guitare et des témoignages sur l’œuvre et son auteur, El-Hachemi Assad a mis en exergue le partenariat liant l’institution qu’il dirige et les éditions Enag qui ont valu cette publication.
«En raison du coût de son édition, sans la contribution de l’Enag, le dictionnaire n’aurait pu vu le jour», a-t-il indiqué, promettant d’en refaire l’expérience avec d’autres titres, notamment les ouvrages littéraires et les thèses de recherche.
R. C.
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