Seddik Chihab à propos de la lettre des «14» : «Le pouvoir ne réagira pas !»
Par R. Mahmoudi – Premier à réagir à l’initiative des quatorze personnalités politiques demandant au chef de l’Etat de renoncer à briguer un cinquième mandat, le porte-parole du RND, Seddik Chihab, affirme que cette lettre «n’est d’aucune importance», et que les signataires eux-mêmes s’inscrivaient «en porte-à-faux de la démocratie qui donne le droit à tout citoyen de se porter candidat».
Dans une déclaration au quotidien panarabe Al-Qods Al-Arabi, parue ce vendredi, Seddik Chihab minimise ainsi la portée de l’initiative lancée par ce groupe d’opposition, en assurant qu’il ne faut s’attendre à «aucune réaction du pouvoir», tout en soulignant que l’existence même d’une telle lettre prouve que le pays est en démocratie.
Sur sa lancée, le numéro deux du RND estime que cette initiative est, paradoxalement, le signe d’un effritement de l’opposition, puisque, selon lui, beaucoup de partis d’opposition ne l’ont pas rejoint, tout en qualifiant la démarche d’«immature», dont les promoteurs ne cherchent, selon ses termes, qu’à réussir un «coup d’éclat médiatique».
Au sujet de la maladie du président de la République, principal argument avancé par les signataires de la lettre, le porte-parole du RND affirme que le chef de l’Etat n’a jamais caché son état de santé, et que les Algériens «ont accepté la situation, preuve qu’ils lui ont renouvelé leur confiance en 2014, alors que rien n’a changé depuis». Pour Seddik Chihab, le Président continue à assumer ses fonctions constitutionnelles «le plus normalement, sans que son état de santé n’ait aucune incidence sur la bonne marche des institutions de l’Etat».
Pour rappel, quatorze personnalités, dont des chefs de partis politiques, avaient adressé une lettre ouverte au président Bouteflika lui demandant de renoncer à briguer un nouveau mandat. «Quatre mandats sont raisonnablement suffisants pour qu’un homme accomplisse son œuvre et satisfasse ses ambitions. Votre âge avancé et votre dramatique état de santé vous commandent de ne plus vous occuper des charges de l’Etat, bien trop lourdes. A n’en pas douter, un autre mandat serait un calvaire pour vous et pour le pays», ont écrit ces quatorze personnalités qui interpellaient le chef de l’Etat «en faveur de la seule et unique décision qui puisse ouvrir une ère nouvelle pour le pays, où l’intérêt général sera mis au-dessus de l’intérêt des hommes : votre renoncement au cinquième mandat !».
R. M.
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