Bachar Al-Assad : «Moscou ne tire pas les ficelles en Syrie»
Le président syrien, Bachar Al-Assad, a nié que Moscou tire les ficelles dans son pays, affirmant, au contraire, dans une interview publiée ce dimanche que son régime agit indépendamment de ses alliés russe et iranien. «Nous avons de bonnes relations avec la Russie depuis plus de six décennies maintenant, presque sept. Ils n’ont jamais, au cours de notre relation, essayé de nous dicter quoi faire même s’il existe des différences» de vues, a déclaré le président syrien dans un entretien accordé au journal britannique Mail on Sunday.
Le président syrien reconnaît avoir eu des divergences avec Moscou et l’Iran. «C’est très naturel mais, au final, les seules décisions sur ce qui doit se passer en Syrie sont des décisions syriennes», a-t-il souligné. Il a nié, par ailleurs, que Moscou ait été informé préalablement des frappes israéliennes ayant visé ses forces ou les unités iraniennes qui se trouvent en Syrie.
S’il a loué le rôle de Moscou, le président syrien a, en revanche, dénoncé l’intervention «coloniale» de puissances occidentales en Syrie, notamment des Etats-Unis. Pour lui, «la présence des forces américaines et britannique en Syrie est illégale» et constitue «une violation de la souveraineté d’un Etat». «La présence américaine et britannique dans des territoires syriens est illégale et constitue une invasion car elle viole la souveraineté d’un pays, qu’est la Syrie», a-t-il martelé. Quant à l’intervention militaire russe en Syrie, il a assuré que celle-ci est motivée, répondant à l’invitation du gouvernement syrien, affirmant dans ce sens que leur présence en Syrie est «légale, au même titre que celle de l’Iran».
A l’occasion, Bachar Al-Assad a accusé l’Occident et la coalition occidentale conduite par les Américains de soutenir «Daech». «Ils (la coalition et les Etats-Unis) attaquent l’armée syrienne à chaque fois qu’elle vise Daech ou qu’elle a été prise pour cible par ce dernier. C’est ce qui s’était passé il y a quelques jours quand les Américains avaient visé nos forces armées dans la partie est de la Syrie lorsque Daech a attaqué l’armée syrienne qui l’a vaincue», fait-il savoir.
Dénonçant les actions menées par la coalition dans certains territoires syriens, assimilés à un «soutien direct aux terroristes», le président Al-Assad a salué la contribution du peuple syrien à la lutte contre le terrorisme. «Nous ne pouvons réaliser aucune progression dans la lutte contre des terroristes sans le soutien populaire, même avec le soutien russe ou iranien», a-t-il souligné.
Le président syrien a fait savoir, en outre, que la Syrie avait cessé de partager des renseignements avec les pays européens. «Ils veulent échanger des informations alors que leurs gouvernements agissent politiquement contre le nôtre. Nous avons donc dit : Quand vous changerez votre position, nous serons prêts à reprendre la coopération dans ce domaine», a-t-il ajouté. «Pour l’instant, il n’y a aucune coopération avec des agences de renseignements européennes», a-t-il martelé.
S. S.