Appel à la mise en place de milices en Kabylie : Ferhat Mehenni persiste
Dans une nouvelle «mise au point», suite à la vague d’indignations suscitée par son appel, lancé le 6 juin dernier à partir de Londres, pour constituer des corps de sécurité en Kabylie devant se substituer aux forces de sécurité régulières, le chef du MAK, Ferhat Mehenni, maintient son projet, tout en se défendant de toute idée d’appeler les Kabyles à prendre les armes. Il annonce même la création, il y a quelques jours, d’une commission sous son égide, chargée d’élaborer les modalités de mise sur pied d’«une force de sécurité».
Dans une vidéo diffusée lundi soir sur les organes médiatiques du MAK (accessibles seulement via les réseaux sociaux), Mehenni insiste sur l’impératif de l’instauration d’une «autorité» loyale à son mouvement, en rappelant que cela avait été énoncé depuis au moins deux ans, chose qui avait poussé l’essentiel de l’encadrement de cette organisation à l’intérieur du pays, à sa tête Bouaziz Aït Chebib, à claquer la porte.
Dans sa dissertation, le gourou de l’organisation séparatiste explique que la mission de cette «autorité» est de protéger la population contre toute agression, tout en suggérant que «la peur doit changer de camp». Cependant, il n’a pas répondu à la question de savoir avec quels moyens les membres de cette prétendue autorité auraient à utiliser pour accomplir leurs missions. Cette structure sera, d’après Ferhat Mehenni, «clandestine» et se chargera d’encadrer les villages et les villes et d’empêcher, par exemple, «l’incursion des forces de sécurité» dans les villages pour interpeller des militants ou des sympathisants de son mouvement.
Réagissant aux critiques qui ont suivi son appel, Ferhat Mehenni dira encore, sans convaincre : «Je n’ai pas appelé les Kabyles à prendre les armes. Je n’aurais pas eu peur de le dire. Mais je n’ai pas cette idée dans ma tête, ni celle de faire couler du sang. Pour que notre peuple et sa parole soient respectés, il faut qu’il y ait une autorité sur laquelle il doit s’appuyer.» Et sur un ton menaçant, il poursuit : «Si demain, il y a des troubles, nous aurons avec quoi nous défendre. Nous n’accepterons pas que nous soyons dominés par les islamistes ou par d’autres forces armées. Alors, nous nous préparons à cette situation dès maintenant, puisque l’embrasement de l’Algérie est inéluctable», selon lui.
Conscient des avis majoritairement hostiles à son idée folle, le chef du MAK s’attaque aux médias qui l’ont critiqué, en les accusant de «participer à créer des troubles en transformant des hommes pacifistes en terroristes».
K. M.
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